La lutte est encore longue car les bidonvilles à Casablanca ne semblent pas vouloir disparaître. Les propriétaires d'habitats insalubres désespèrent de pouvoir profiter d'un logement plus adéquat. Cette fois-ci, ce sont les habitants des Carrières centrales à Hay Mohammadi qui se sont manifestés. Le vendredi 29 mars, près de 300 citoyens résidents dans ces bidonvilles se sont rassemblés au boulevard Ali Yata pour demander une révision du système de relogement. Selon Saïd Atik, président de l'association Chihabe, une association qui défend les droits des habitants des Carrières centrales, il y a eu des centaines de manifestations de ce genre en moins de deux ans. « Les revendications sont toujours les mêmes : pouvoir profiter d'un lot de terrain dans le cadre du programme villes sans bidonvilles », nous dit Said Atik. Selon lui, les manifestants dénoncent également l'injustice que subissent certaines familles. « Il y a des familles qui n'ont pas pu profiter de ce programme parce qu'elles n'ont pas été recensées, surtout les femmes divorcés et quelques personnes qui se sont mariées après le lancement du programme », ajoute Said Atik. La plupart de ces familles comptent plus de six membres avec leurs enfants vivant dans des conditions indécentes. Les habitants ont donc fait prévaloir leur droit durant cette manifestation en démontrant qu'ils avaient la priorité de bénéficier de ce projet, mais cette marche, qui n'a pas duré longtemps, a été vite maitrisée par les autorités. Les habitants des Carrières centrales, le premier bidonville de la métropole, devront être relogés à Lahraouyine. Le transfert des habitants des bidonvilles a été confié à Al Omrane. Le projet consiste à donner aux habitants de deux baraques des Carrières centrales, un lot de terrain dans la ville nouvelle de Lahraouiyine à se partager entre eux. Les bénéficiaires auront la charge de la construction des appartements et leur partage.