«C'est un bon début et qui dépasse toutes les attentes» . C'est en ces termes que le chef de l'exécutif, Abdelilah Benkirane, a entamé son allocution à l'occasion de la cérémonie de célébration du premier anniversaire du RAMED, un programme lancé par le roi le 13 mars 2012 à Casablanca. Abdelilah Benkirane et El Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, présidaient la cérémonie qui s'est tenue, mercredi 12 mars à Skhirat sous le thème « Le RAMED, un projet sociétal pour un Maroc solidaire : bilan et perspectives ». Selon, Benkirane, la rapidité dans l'octroi des cartes ainsi que le nombre des bénéficiaires qui a dépassé les 5 millions en une année est « quelque chose de positif ». Mais c'est un tout autre son de cloches de la part des professionnels de la santé et de la société civile (lire micro-trottoir). Pour eux, le bilan est en deçà des attentes. La démocratisation du RAMED en est encore à l'état embryonnaire. Diagnostic 28 février dernier, près de 1,3 million de demandes soumises par des personnes désirant bénéficier du Régime d'assistance médicale (RAMED) ont été validées, soit 93 % du total des dossiers déposés, dixit le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser. Les demandes acceptées permettront à plus de 3,5 millions de personnes de bénéficier de cette prestation maladie, précise le ministre. Un chiffre qui représente, selon les statistiques du HCP, 44 % des catégories ciblées par ce régime. Pour ce qui des procédures, Laenser a annoncé qu'elles ont été simplifiées avec notamment la réduction des papiers administratifs. Cependant, plusieurs acteurs locaux ont dénoncé auprès du ministère de l'Intérieur plusieurs cas de malversations concernant ces procédures. Certains bénéficiaires auraient une double adhésion, et au Ramed et à l'AMO. Ils appellent donc à la mise en place de mécanismes de coordination entre les deux dispositifs et l'adoption de mesures plus appropriées aux dépenses relatives aux maladies chroniques. Pour sa part, le ministre de la Santé, El Houcine El Ouardi, a précisé que le RAMED a permis la prise en charge de quelque 4 285 personnes atteintes d'insuffisance rénale, de 7 794 opérations chirurgicales de la cataracte et de 83 campagnes médicales spécialisées dans 14 régions et 33 provinces, dont le taux d'hospitalisation ne dépasse pas 1,5 %. Pour rappel, plus de 900 000 cartes ont été distribuées par l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) à la fin de l'année 2012, soit 31 % des demandes d'éligibilité déposées depuis le démarrage du régime en 2010. Financement Le coût global des prestations fournies dans le cadre du RAMED s'est élevé, jusqu'à fin février dernier, à 2,370 milliards de DH : 62 % consacrés à l'achat de médicaments, 24 % au traitement des maladies chroniques et 8 % aux frais d'hospitalisation. Les prix de certains médicaments ont été revus à la baisse (320 articles au titre de la première tranche). D'un autre côté, 2,200 MMDH ont été consacrés à l'acquisition de produits pharmaceutiques, de matériel médical sophistiqué et de médicaments contre le cancer et les maladies mentales et ce grâce à l'appui de l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer. Pour pérenniser le régime, l'Etat prévoit d'affecter au financement une partie des ressources du Fonds de cohésion sociale créé dans le cadre de la Loi de finances 2013. A noter que l'Union européenne appuie directement les efforts du Maroc en matière de démocratisation des soins aux nécessiteux.