L'ambiance habituelle de l'avenue Ibn Zair Abdessalam, plus connue sous le nom de Kissariat Hay Mohammadi, et ses alentours, n'est plus la même depuis quelques jours. La circulation semble fluide, les automobilistes paraissent, ou du moins donnent l'air d'être moins stressés, et les bus évitent les raccourcis à travers les ruelles adjacentes. La raison à ce nouveau décor ? Les ferrachas et autres marchands ambulants qui, il y a encore quelques jours faisaient régner leur loi sur l'espace public, ont été contraints par la force à quitter les lieux. En effet, depuis près de deux semaines, les automobilistes et les commerçants de la Kissaria de Hay Mohammadi respirent mieux. Une campagne menée par les autorités locales a fait fuir les marchand ambulants qui squattaient l'espace public de l'avenue. Selon une source de l'arrondissement de Hay Mohammadi, la campagne a également touché d'autres quartiers de la ville blanche, tels que Sidi Bernoussi et Derb Sultan. Les propriétaires de commerces sont contents, mais se demandent toutefois si ce calme ambiant va durer. «Ce n'est pas la première fois qu'ils (les autorités,ndlr) montent ce genre de campagne. Ils leur est difficile de circonscrire la vague des ferrachas. Quand les autorités seront lassées de faire des rondes dans le quartier, ces dernières en profiteront pour revenir bloquer les artères », nous raconte un marchand de chaussures installé à l'intérieur de la Kissaria. Le grand souk… La scène d'avant la «libération» de l'espace public mitoyen de la kissaria était presque indescriptible : vêtements, ustensiles de cuisine, produits de beauté,… jonchaient bitume et trottoirs. Pour les automobilistes la tâche était plus ardue : parfois, ils se trouvaient obligés de faire demi-tour pour éviter les bouchons insoutenables. « La station des grands taxis est juste en face de la kissaria. Imaginez donc notre galère !», témoigne Azzedine, chauffeur de taxi. Pour ce dernier, comme pour les habitués de la place, cette période d'accalmie risque de ne pas durer : «Là c'est beaucoup mieux, même si je crois que ça ne va pas durer ! Les ferrachas vont finir par revenir», confie Azzedine.