Le Congrès des députés espagnol vient d'entériner une motion exigeant du Maroc la libération immédiate du groupe de Tamek. T out à l'air d'une campagne contre le Maroc. En début de semaine, la vice-présidente du gouvernement espagnol se dit favorable à une intégration de la question des droits de l'Homme dans la mission de la Minurso. Trois jours plus tard, c'est la Chambre basse qui enfonce le clou. Le Congrès des députés a voté une motion présentée par un groupe de partis d'extrême gauche, suivi ensuite par le PSOE et le PP, exigeant du Maroc «la libération immédiate» du groupe de Salem Tamek. La motion qui n'a pas force de loi, donc non contraignante, a déjà été votée à l'unanimité par la Commission des affaires étrangères du congrès espagnol. Les députés demandent ainsi au gouvernement de leur pays d'intercéder auprès des autorités marocaines pour la libération des six détenus sahraouis. Le congrès va plus loin et exige de son exécutif de s'impliquer davantage dans la question du respect des droits de l'Homme, notamment dans la région du Sahara. Selon les députés, le gouvernement de Zapatero devrait tirer profit de sa présidence de l'Union européenne, qui prend fin le 30 juin, pour exercer davantage de pression sur les autorités marocaines. L'initiative du Sénat espagnol, pour symbolique qu'elle soit, reflète l'étendue du pouvoir de nuisance des associations et lobbies pro-polisario actifs en Espagne. Les officiels espagnols, pour acquis qu'ils soient à la cause marocaine et son projet d'autonomie, se retrouvent dans une situation où ils sont contraints de faire quelques concessions, notamment sur le volet des droits de l'Homme.