La prise en charge par les autorités de Rabat des frais d'hospitalisation de la jeune Hjiba Aouimir, victime d'une mine antipersonnel près d'Assa Zag, met fin aux tentatives de Tamek & Co de récupérer politiquement un drame humain. La petite Hjiba est sauvée. Victime en mars 2004 d'une mine antipersonnel dans la région d'Assa Zag, cette fille de 11 ans est gravement touchée au pied droit. Elle est désormais entre de bonnes mains, celles des médecins et infirmières de la clinique Agdal à Rabat et des autorités locales de la ville. Celles-ci prennent en charge l'ensemble des frais de son hospitalisation. Il n'y a donc plus à s'inquiéter de la santé de la petite Hjiba, en nette amélioration selon ses médecins traitants. Ces derniers écartent l'éventualité de procéder à une amputation de son pied. Une éventualité écartée, faut-il rappeler, depuis sa première hospitalisation à Agadir, quelques jours après son accident. D'ailleurs, c'est son premier médecin traitant, Pr Chliyah M'hamed, auquel la clinique de Rabat a fait appel pour consultation, qui l'affirme. «Dès notre première intervention chirurgicale, qui a duré plus de 7 heures, le risque d'amputation a été éliminé. Nous avions dès lors réussi à garder le membre vivant», nous a-t-il déclaré. Cette opération a en effet permis la reconstruction de l'os, des tendons, des vaisseaux et des nerfs. Un véritable exploit sachant que les membres «étaient complètement déchiquetés». Mais beaucoup restait à faire. A la fleur de l'âge, Hjiba souffre d'un pied qui se développe plus lentement que l'autre. C'est ce qui explique qu'entre sa prise en charge à Agadir par un mécène et celle de Rabat, par les autorités de la ville, il s'est passé bien des choses, à commencer par la mesquinerie dont a fait preuve Ali Salem Tamek, traître en chef de la marocanité du Sahara et qui fait désormais office de représentant permanent de la chimère polisarienne au Maroc. Ce dernier n'a pas raté l'occasion de se jouer d'un drame humain et de tenter de le récupérer sur le terrain politique. La détérioration de l'état de la petite fille après ses premières hospitalisations, due à l'absence d'infrastructures sophistiquées de santé dans la commune enclavée de Touizgui où elle réside, lui a servi d'occasion de brandir de nouveau l'étendard séparatiste. Il n'a pas tardé, lui et ses compagnons, à exploiter l'affaire dans sa propagande anti- marocaine. Tamek est allé jusqu'à séquestrer la jeune Hjiba d'une clinique à Agadir, bluffant au passage ses parents, et l'a transférée dans la clinique d'Agdal. Mieux encore, il a fait appel à la Fondation suisse d'aide aux victimes des mines antipersonnel, connue pour sa sensibilité à l'égard du polisario et partie prenante du «Comité suisse de soutien au peuple sahraoui». Dans un communiqué taillé samedi 2 avril pour l'occasion, Tamek avance que les frais d'hospitalisation de Hjiba à la clinique Agdal, «sont au compte de l'association suisse». Dans un autre communiqué, les séparatistes soutenus par des associations pro-polisario notamment espagnoles et norvégiennes «comptaient transporter la jeune Hjiba en Europe pour son hospitalisation». Mais l'intention de ce que Mohamed Bahi, vice-président de l'Association du Sahara marocain, qualifie de «volontaires du polisario au Maroc» et d' «adolescents politiques» était autre qu'humanitaire. Tamek & Co voulaient utiliser la petite Hjiba comme pion à dans tout un plan visant de porter atteinte à l'image du Maroc. Le choix du moment est loin d'être fortuit. Les séparatistes commençaient à s'agiter au moment où se déroulaient à Genève les travaux de la Commission des droits de l'Homme, relevant de l'ONU. Ajouté à cela, la campagne lancée la semaine dernière sous la dénomination «Campagne internationale contre les mines antipersonnel et le mur de la honte marocain au Sahara». Mais c'était compter sans la réactivité de l'Association du Sahara marocain qui s'est vite saisie de l'affaire. Les calculs de Tamek n'ont également pas intégré la position de l'association suisse elle-même. Cette dernière a catégoriquement démenti les informations relayées par la véritable agence de communication qu'est Tamek. Par la voix de sa secrétaire générale, Elisabeth Reusse-Decrey, également présidente du comité de «l'Appel de Genève» contre les mines antipersonnel, la Fondation dit n'avoir «jamais » contacté le polisario en vue de faire soigner Hjiba. «Je suis atterrée de voir comment le drame d'une enfant, comment une question qui relève de la seule préoccupation humanitaire, est devenu un enjeu politique», a déploré la responsable. Humanitaire, l'affaire de la petite Hjiba l'est à plus d'un titre. Elle repose la question à la fois des mines antipersonnel qui existent dans la région d'Assa-Zag, comme dans bien d'autres, depuis les années 1970, et celle du désenclavement et dénuement dans lesquels vivent plusieurs régions du Maroc. «Je me suis énormément endetté pour pouvoir soigner ma fille», nous avait affirmé Mohamed Aouimir, le père de Hjiba. Hjiba qui pourra enfin être sauvée. Une greffe osseuse est d'ores et déjà envisagée. La jeune fille pourra être totalement rétablie. Renseignant à plus d'un égard sur le degré de mesquinerie de la bande à Tamek, cette affaire aura au moins servi à ce qu'un drame soit évité.