Non, il n y a pas eu de surprise. Le Burkina Faso n'a pas réédité l'exploit de la Zambie lors de la CAN 2012. Le Nigéria a dominé la finale et décrocher son troisième sacre de l'histoire. Les Super Eagles ont remporté la grande finale par le plus petit des scores (1-0), mais comme dans la plupart des matchs de cette CAN sud-africaine, c'est le résultat qui compte. Et l'histoire ne retiendra que cela, n'en déplaise aux amoureux du beau football. Le troisième sacre du Nigéria est également le deuxième de Stephen Keshi. L'entraîneur des Aigles avait remporté en 1994 le titre en tant que joueur. À Johannesburg, il l'a fait en tant que technicien, depuis le banc de touche. L'ancien défenseur a répondu, quand on lui a demandé l'effet que cela lui fait, que « la victoire dans ce tournoi est principalement pour ma nation. Je veux dédier cette victoire à tous les entraîneurs nigérians qui ont prié pour cette équipe, ce n'est pas seulement moi. Cela faisait trop longtemps que le Nigeria n'avait pas joué de finale, la dernière fois remonte à 2000 et j'étais adjoint du sélectionneur ». Keshi a réussi où d'autres ont échoué, mais insiste que son travail n'est pas encore accompli. « Quand j'ai pris mes fonctions il y a un peu plus d'un an, mon rêve était de rendre le Nigeria heureux et de monter une grande équipe. On n'y est pas encore arrivé, on a encore des progrès à faire ». 19 ans après… Stephen Keshi et les Super Eagles succèdent à la Zambie et disputeront, par l'occasion, leur première Coupe des Confédérations qui se déroulera du 15 au 30 juin au Brésil. Le Nigéria a renoué avec une histoire glorieuse, celle des titres de 1980 et surtout 1994, lorsque les Eagles étaient devenus les Super Eagles à la faveur du titre continental et d'une première participation à une Coupe du monde. C'était alors la génération en or des Okocha, Amokachi, Yekini, et Stephen Keshi, actuel sélectionneur, qui a donc réalisé l'exploit et devient le deuxième homme à entrer dans l'histoire en remportant la CAN comme joueur et entraîneur. Le seul qui l'avait fait avant lui était un certain Mahmoud El Gohary, le mythique Général égyptien. Le Nigéria a fait donc un beau come-back. Le pays aux trois coupes avait abordé cette CAN-2013, pour une fois, en outsider, après avoir été absent de l'édition précédente. L'équipe se présentait comme un amalgame entre joueurs du cru (Oboabona, Mba), jeunes qui montent en Europe (Moses, Emenike) et expatriés chevronnés (Obi Mikel, Enyeama). Et comme un symbole, c'est le milieu inconnu Sunday Mba, déjà auteur du but décisif contre la Côte d'Ivoire en quart (2-1), qui a matérialisé la victoire finale d'un superbe enchaînement: coup du sombrero, avant de lober du pied gauche un Diakité burkinabè figé à son endroit (40e, 1-0). Pitroipa, le revenant Après avoir été rétabli par la CAF, Jonathan Pitroipa le milieu Burkinabé n'a pas pu s'imposer dans cette finale. Etalon inoffensif, il était sur le terrain, autorisé à jouer après la levée de son carton rouge injustement reçu en demi-finale. Mais qu'on l'avoue, faire jouer un fin technicien sur une pelouse impraticable comme celle du stade de Soccer City, est un pur gâchis. La folie et l'insouciance qui auront animé les hommes de Paul Put depuis l'ouverture du tournoi ne suffiront malheureusement pas. Le Burkina qui a rêvé de ce sacre durant quinze jours ne sera pas couronné. La logique est respectée, le petit pays de 16 millions d'habitants s'est incliné face au gros de 160 millions. La disette nigériane est terminée, de même que la frustration qui l'accompagnait. Lui, qui est un habitué du dernier carré, mais surtout des troisièmes places, depuis une douzaine d'années.