Les rencontres préparatoires nous l'avaient bien inspiré… L'Equipe nationale a mis un pied dans la compétition, tout en gardant l'autre ligoté. En livrant une rencontre correcte défensivement mais limitée sur le côté offensif (et en construction), le Maroc n'a fait que rester fidèle au jeu présenté lors des amicaux disputés en Afrique du sud. Le premier match de cette Coupe d'Afrique des Nations 2013 pour le Maroc était une occasion de se mettre dans le bain et d'entamer la compétition sur une bonne note. On ne va pas dire que les espoirs sont tombés à l'eau, ni que la prestation des représentants du football marocain a instillé de la confiance et de la satisfaction chez les nombreux supporters à l'affût d'un signe rassurant. Taoussi et ses poulains sont tout simplement passés à côté de leur rencontre, notamment en seconde période. Un tout petit point au compteur, synonyme de la modestie exprimée par l'équipe sur la pelouse. Ce match nul, le deuxième du groupe après celui enregistré lors du match d'ouverture Afrique du sud-Cap Vert, reporte les spéculations autour d'un leader potentiel, et garde les chances intactes dans une poule qui sent d'ores et déjà le défaitisme. L'inefficacité, mal récurrent D'emblée, le Onze de départ proposé par Rachid Taoussi nous a rappelé ceux des matchs amicaux (copie presque conforme de l'équipe ayant entamé le match face à la Zambie). Cette même formation avait souffert en milieu de terrain et plus particulièrement en attaque, et s'est aussi contentée d'un nul vierge. Ce fut l'avant-goût de la rencontre de samedi. Le schéma adopté par Taoussi est resté figé (4-2-3-1), appuyant la griffe défensive de l'équipe, puisque les deux arrières latéraux se sont contentés de stopper les contres de l'adversaire sans fournir aucune assistance à la construction du jeu. La première mi-temps fut globalement celle de l'Equipe nationale, qui a répliqué à un premier tir de l'Angola dès la 4e minute. Tour à tour, Al Ahmadi, El Hamdaoui et le très remuant Oussama Assaïdi ont tenté de porter le danger dans surface angolaise, mais le portier des «Gazelles» n'a pas manqué de vigilance. Le Maroc monopolisait ainsi la balle et confiait la tâche de faire parvenir les ballons en attaque à l'ailier de Liverpool. Les offensives étaient conclues ensuite par des tirs hors surface de réparation. Une tentative de surprendre la défense des Palancas Negras bien regroupée derrière est malheureusement tombée à l'eau, puisque le plus gros défaut de l'attaque marocaine à ré-émergé : le manque de réalisme. Avec un minimum de concentration et d'application surtout, les fers de lance marocains auraient pu tuer le match dès les premières minutes. La deuxième période des tourmentes Après la reprise, les «Lions» ont laissé quelques crocs aux vestiaires, puisque le doute a pris d'assaut tous les compartiments de jeu. La sélection angolaise avait réussi à amortir l'ardeur des attaques marocaines en fin de première période, en inversant les rôles en seconde par le biais de contres menés vers l'imposant Manucho. Lemyaghri a mal choisi le moment en relâchant un ballon centré par l'attaque de l'Angola et a semé la zizanie en surface de réparation, laissant ses bois grands ouverts à un tir qui a rasé le poteau gauche. Même la défense, seule source de confiance en Equipe nationale (grâce notamment à la combativité de Chakir, et les sauvetages de Benatia) a dégagé de la mal-aisance durant la deuxième mi-temps. Les Barrada, El Hamdaoui et Hermach ont complètement disparu de la rencontre, engloutis par la fraîcheur physique des Palancas Negras. Les deux premiers ont été remplacés par Belhanda et Al Arabi, tandis que Belghazouani faisait son entrée en lieu et place d'Al Ahmadi (pourtant bien plus efficace que Hermach). Le coaching de Rachid Taoussi s'est avéré inutile, puisque l'effectif présent sur la pelouse avait l'air abattu et borné à cause du manque de solutions. Une situation qui aurait pu être anticipée par l'entraîneur national, qui se devait de penser à d'autres tactiques et organisations des joueurs sur la pelouse en cas d'échec de la première. Mais puisque le principal centre de préoccupation était de cimenter la défense et barrer l'accès des canonniers adverses -Taoussi a précisé dans la conférence d'après match que ne pas encaisser de buts était un objectif primordial- la ligne défensive composée de quatre éléments fixes ne pouvait être remaniée. Ainsi, le milieu de terrain disparaissait au fil des secondes, et l'attaque se retrouvait en exil. Les locaux, doublures pas plus Les joueurs de la Botola Pro, supposés marquer une différence par rapport à l'ère Gerets et l'une des principales promesses prononcées par Taoussi, n'ont ramassé que des miettes. Il n'était qu'un seul, en fait, à faire tête à l'hégémonie des professionnels à l'étranger, remplacements compris: Abderrahim Chakir. Le jeune défenseur des FAR n'a pas démérité et fourni une prestation honorable. On espère seulement que l'Equipe nationale se détachera de cette image qu'elle s'entête à véhiculer, celle d'une vitrine de joueurs évoluant dans plusieurs clubs européens de renommée. L'apport des éléments locaux a été apprécié en phase de préparation, et l'on ne voit aucune raison d'écarter ces noms et de baigner dans le même esprit ayant marqué le «mandat» de Gerets. La deuxième rencontre des protégés de Taoussi aura lieu mercredi, face au Cap-vert qui a défié le public et le terrain de l'Afrique du sud (0-0), et qui pourrait bien surprendre le Maroc à moins d'apporter davantage de percussion et d'harmonie au jeu des nôtres. Si le staff de l'Equipe nationale persiste à bétonner la charnière centrale et à ignorer l'efficacité et la vitesse en attaque, nos -jusque là – «maigres lions» finiront par cumuler les nuls au meilleur des cas. Un résultat qui devrait éjecter l'Equipe nationale assez tôt. De l'audace messieurs, et un peu moins de déni pour Rachid Taoussi, qui a déclaré que «les joueurs ont bien négocié le match, face à un adversaire bien présent sur la pelouse… On s'est créé des occasions mais on a manqué d'efficacité. On est globalement satisfait du résultat». Si le premier match inspire réellement de la quiétude au natif de Sidi Kacem, mieux vaut se préparer dès à présent au pire.