Les professionnels du marché surveillent de très prés le comportement du Trésor depuis les deux premières adjudications de janvier ainsi que leur répercutions sur les taux. Le Trésor a battu tous les records lors cette 2e séance du 9 janvier 2013. En effet, il a levé un montant historiquement élevé de 10,4 MMDH en une seule séance, l'équivalent d'une levée mensuelle. Ce montant fut adjugé sur une demande de 14 MMDH qui d'ailleurs surprend de par son ampleur, soit un taux de satisfaction de 74 %. Il a ainsi dépassé de loin son programme de financement prévisionnel qui varie entre 12,5 et 13 MMDH. L'effet positif de la sortie à l'international a été de très courte durée. L'ampleur du montant levé est destinée essentiellement au remboursement des dettes du Trésor ainsi que ses dépenses. Cela devrait atténuer la pression sur les liquidités bancaires. Pour le Trésor, les besoins sont toujours aussi importants. Au mieux, le déficit budgétaire devrait se stabiliser. Dans le même temps, les taux ont pris l'ascenseur. Ils ont significativement augmenté par rapport à leur niveau à la même période en 2012. En effet, la hausse des taux est soutenue par une intervention toujours aussi importante du Trésor sur le marché domestique. Les rendements des valeurs du Trésor à la date du 9 janvier, à 52 semaines, 26 semaines, et 2 ans ont par exemple augmenté respectivement de 48, 50 et 8,9 points de base par rapport à fin 2012. La hausse a atteint 14,2 point sur les bons à 5 ans et 19,9 point sur le 15 ans, selon BMCE Capital Markets. Pour rappel, la 2e adjudication du court terme, le Trésor a reçu des soumissions dépassé les 10 MMDH lors de ce primaire. Le plus gros de sa levée s'est concentré sur le milieu de la courbe et plus particulièrement la maturité 2 ans qui à elle seule a canalisé plus de 47 % du montant levé. Le reste a été retenu sur le 5 ans à hauteur de 2,25 MMDH, le 15 ans avec 1 milliard de DH, suivi du 26 semaines avec 1,7 MMDH et enfin le 13 semaines 580 millions de DH. De plus, le Trésor a levé ce montant en validant des niveaux de hausse importants ce qui confirme encore plus ses besoins énormes et imminents. Le 15 ans a été adjugé à un Taux Moyen pondéré de 5,38 % soit 31 points de base (pbs) de plus par rapport à son dernier niveau primaire. Sur la partie moyenne, il a validé des hausses de 16 pbs et 9 pbs sur le 5 ans et 2 ans respectivement. Les maturités courtes ont également vu leur niveau corrigés de presque un demi-point. Après sa 3e levée du mois en date du 15 janvier, le Trésor atteint un cumul de 16,22 MMDH soit une augmentation de 24,77 % par rapport ) ses besoins annoncés en début du mois, un reliquat de 3,22 MMDH, d'après les publications de BMCE Capital Markets. Il a dépassé, ainsi, de loin son programme de financement prévisionnel qui varie entre 12,5 et 13 MMDH sachant qu'on est à peine à la moitié du mois. Ceci lui permettra peut-être de s'abstenir lors des prochaines séances de janvier. Toutefois et malgré la dernière levée que l'on peut considéré minime comparativement à sa précédente, la criticité de cette situation pousse les analystes à s'interroger jusqu'où ira cette hausse des taux si le Trésor continue de lever des montants importants lors des prochaines semaines ? Le Trésor est connu pour ces fortes interventions sur le marché en début d'année, d'où ces prévisions. Globalement, le niveau des interventions dépendra de l'évolution du déficit budgétaire, en plus du problème de la compensation qui n'est toujours pas résolu. En effet, Les comptes publics ont été principalement plombés par la charge de compensation en plus de la hausse des prix du carburant à la pompe qui n'a eu qu'un impact très limité pour réduire la charge. La flambée des taux n'est pas seulement imputable au Trésor. Une variation à la hausse des taux obligataires va forcement impacté le marché de la dette privée. En effet, vu que la prime de risque des obligations privée est calculée sur les maturités des Bons de Trésor. D'une autre part, la morosité de la Bourse des Valeurs poussent les investisseurs a protéger leurs argents, en choisissant les Bons de Trésor comme des valeurs refuges moins risqué par rapport a la cote casablancaise ce qui contribue à une évolution favorable des taux.