Deux matchs nuls et une victoire, tel fut le bilan des rencontres préparatoires de la sélection nationale marocaine en vue de la CAN 2013. Rien d'alarmant jusque là, bienque les résultats enregistrés et les prestations les accompagnant n'aient pas convaincu un public sur ses nerfs, en soif d'un jeu limpide et structuré susceptible de lui faire oublier l'image terne et défaitiste reflétée durant l'ère Gerets. Face à la formation sud-africaine de Vitesse University, le Onze national a su développer son jeu et se créer des occasions de but, une domination malheureusement stérile puisque les attaquants sont restés muets. En analysant les trois matchs (Zambie, Namibie et Vitesse University), un constat se dégage : le capital cohésion, les mécanismes et réflexes de l'équipe et la combativité de l'Equipe nationale vont crescendo. Pour un staff qui s'est attelé à sa mission il y a trois mois de cela, le travail effectué ne peut être renié mais pour contrecarrer les ambitions et aspirations des prochains adversaires du Maroc, il va falloir être conquérant davantage. Le réalisme, encore et toujours En jetant un coup d'œil sur le parcours préparatif des Palancas Negras, on retient que le premier rival du Maroc (samedi) n'a pas badiné avec ses opposants. Un match nul contre la Gambie (1-1), avant de hausser le rythme et de disposer tour à tour du Cameroun (1-0), du Rwanda (1-0), de la Zambie (2-0) et du Botswana (2-0). Une campagne idéale, où les résultats s'améliorent nettement au fil des duels et sont révélateurs d'un travail effectué pour harmoniser le jeu et souder les lignes de l'équipe (la défense n'a plus encaissé depuis le premier match, et l'attaque a doublé d'effort durant les deux deniers). En tout cas, tout prête à penser que Rachid Taoussi aura du fil à retordre lors de son premier match. Mardi après-midi, Rachid Taoussi a donné une chance aux joueurs qui n'ont pas disputé la rencontre face à la Namibie. Ainsi, Zniti, Nouceir, Bergdich, Nemli, Barrada, Belghazouani, Kaddioui, Hamdallah et Kantari ont pris part à la rencontre. Contrairement au deux premières rencontres, les joueurs ont été plus entreprenants, plus vivaces ce qui a donné lieu à quelques combinaisons. Les nationaux ont monopolisé la balle et construit leurs offensives à partir du milieu de terrain (l'absence de Hermach et Al Ahmadi qui endossent des tâches défensives a orienté la ligne médiane vers l'avant). Seul bémol, les attaquants ont tout fait sauf marquer ! El Kaddioui s'est offert un solo et a fait mordre le gazon à quatre défenseurs sud-africains avant de buter sur le gardien adverse, El Arabi a pris de vitesse trois joueurs avant d'adresser une passe à Hamdallah qui n'a malheureusement toujours pas trouvé ses marques au sein de l'équipe, même Hafidi (écarté de la liste) a raté la cage adverse quoiqu'esseulé face au portier. Ces scènes de maladresse ont été sifflées par le peu de supporters présents au stade, et n'ont pas manqué de rappeler le manque cruel de réalisme des fers de lance marocains en CAN 2012. Rachid Taoussi a déjà souffert de ce problème avec le MAS, notamment en Coupe de la CAF. Il avait alors programmé des séances entièrement dédiées au réalisme devant la cage. On espère qu'il en fera de même avec l'EN ces deux prochains jours. Nemli out : coup dur pour le milieu marocain Un autre fait a terrassé le staff de la sélection et tout le public marocain suite à ce match : la blessure de Mehdi Nemli. Le milieu de terrain marocain a quitté la pelouse en larmes, après avoir pressenti le pire. Il n'a pas eu tord puisque les examens par rayons qu'il a subis mercredi ont dévoilé que le joueur souffre d'une rupture du ligament croisé. Un diagnostic synonyme de l'absence du joueur pour le restant de la saison sportive, et non seulement la CAN. Une nouvelle qui devait avoir l'effet d'un douche froide sur l'entraîneur et ses adjoints, surtout que le coach national avait déclaré au micro de Radio Mars, quelques minutes après la rencontre, qu'il n'y avait pas de raisons de s'affoler : « La blessure de Nemli n'est pas aussi grave que cela, c'est juste que le joueur a été choqué et qu'il n'est pas habitué à contracter des blessures comme ça ». Le jeune milieu de terrain du Moghreb de Tétouan avait fait montre de maturité durant les séquences de jeu auxquelles il avait participé cette semaine. Heureusement que Taoussi avait demandé à Hafidi de rester pour s'entraîner avec l'équipe puisque le feu follet du Raja remplacerait Nemli. Le plein de confiance de Rachid Taoussi Mercredi matin, Taoussi a tenu un point de presse où il s'est montré aussi optimiste que de norme : « Je crois que tous les Marocains sont conscients de l'importance de cet événement. On a essayé de créer un esprit d'équipe et d'insuffler de la solidarité dans le groupe afin qu'il puisse surmonter les obstacles qu'il affrontera. Le premier est la CAN, il va falloir faire mieux qu'en 2012, et pourquoi pas aller plus loin. On a des éléments de qualité et une équipe de qualité. On est prêt à cent pour cent pour le premier match et pour toute la compétition. » Etait-t-il en train d'apaiser l'opinion publique ou de s'auto-rassurer, on ne saurait vous dire. Tout ce qu'on espère c'est qu'il ne baigne pas dans une confiance aveugle ou dans un optimisme béat suivi d'un coup de massue comme celui reçu en janvier dernier. Belhanda au moins a fait savoir qu'il en était conscient, lors de la conférence de mercredi aux côtés de Taoussi, lorsqu'il a affirmé qu' « on a plus droit à l'erreur, après la bourde de l'année dernière ». On espère que la hargne et la détermination l'emporteront sur l'hésitation et que le compteur buts redémarrera en trombe.