Le CESE a présenté mercredi la note de cadrage relative au nouveau modèle de développement des provinces du sud. Le document final, prévu en octobre prochain, valorisera une approche participative. Le CESE organisera dans les semaines à venir, des séances de consultation avec les représentativités locales. Présentée mercredi à Agadir par Chakib Benmoussa, la note de cadrage relative au modèle de développement régional pour les provinces du sud établit les grands axes d'élaboration d'un nouveau modèle de développement et fait le bilan sur le modèle de l'approche actuelle. Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Chakib Benmoussa a, à l'occasion, fait état du manque de résultats de l'approche de développement actuel soulignant la nécessité de changer d'approche vers un modèle plus adapté aux attentes et demandes des populations locales. Le bilan établi par la commission ad hoc au sein du CESE, également présidée par Chakib Benmoussa, conclut que le modèle de développement entrepris jusqu'à présent a « atteint ses limites ». Le CESE présentera un nouveau modèle de développement régional en octobre prochain. Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Chakib Benmoussa, a présenté devant le roi, mercredi à Agadir, la note de cadrage du modèle de développement économique et social des provinces du Sud, élaborée par le CESE. Un bilan « paradoxal » « Il y a un gros investissement de l'Etat quand même en termes d'infrastructures et de services sociaux entre autre, mais les résultats n'ont pas suivi », indique Ahmed Abbadi membre de la commission ad hoc. La note de cadrage relève un bilan « paradoxal », selon la MAP. Malgré les efforts entrepris ces dernières décennies, on constate « des infrastructures et des équipements assez développés comparativement aux autres provinces du Royaume, des niveaux d'accès des populations aux services de base et des indicateurs sociaux qui se situent dans la tranche supérieure de la moyenne nationale, mais de réels problèmes de décollage économique et de création de valeurs locales, un chômage persistant, particulièrement des jeunes sahraouis et des tensions sociales », indique la dépêche. « Après ce bilan initial, nous agirons dans le but d'amplifier et d'optimiser l'effet multiplicateur des actions entreprises par les pouvoirs publics », indique Ahmed Abbadi. L'échec de ce modèle résulterait des difficultés d'intégration de la population locale, elles-mêmes résultant d'une approche relativement inadaptée au contexte régional. Un modèle adapté au contexte régional Interrogé par Le Soir échos sur les éléments de défaillance de ce modèle, Ahmed Abbadi préfère « ne pas trop s'attarder » sur les limites du modèle actuel, et se focaliser sur les actions à entreprendre pour développer les provinces du sud. Le diagnostic établi par la commission a donné ses résultats. Maintenant, nous essayons d'inclure ces résultats dans la nouvelle approche de développement ». La note de cadrage mentionne cinq axes majeurs délimitant son action (lire encadré). « Le Conseil inscrira ses travaux dans le cadre du projet de régionalisation avancée et s'intéressera à l'ensemble des provinces du sud, même si une attention particulière sera réservée aux provinces récupérées », a indiqué Chakib Benmoussa lors de la présentation de la note de cadrage mercredi. Ahmed Abbadi rappelle que la démarche méthodologie suivie par la commission ad hoc se base sur « les fondamentaux constitutionnels ». Il cite entre autres, « le respect des droits humains fondamentaux, le choix d'une économie sociale du marché, la régionalisation élargie, la déconcentration, les solidarités inter-régionales, la subsidiarité, la gouvernance basée sur la promotion d'une démocratie participative, la transparence, le développement durable, la reddition des comptes ainsi que les objectifs de la charte sociale du CESE ». Le nouveau modèle de développement qui sera proposé par le CESE en octobre 2013 insiste sur la nécessité de respecter les spécificités locales et de s'adapter aux attentes des populations. « Maintenant que nous avons livré la note de cadrage, nous allons entamer des consultations avec les représentativités sur le terrain dans les semaines à venir », indique Ahmed Abbadi. « Nous organiserons une cinquantaine de séances d'écoute à travers les provinces du sud ». Un rapport d'étape sera publié en mars prochain. Les cinq volets du nouveau modèle de développement ● Le développement du secteur productif, en se basant sur une économie sociale et solidaire valorisant le savoir-faire local et les ressources naturelles de la région. ● un volet socio-culturel favorisant la mixité sociale, le respect de la justice sociale et de l'équité, ainsi que la valorisation du patrimoine culturel de la région, ● le développement humain, à travers la mise en place de politiques visant à améliorer les services éducatifs et sanitaires et à lutter contre la pauvreté. l'exclusion, et la marginalité, et favorisant la cohésion sociale. ● l'aménagement du territoire et la question environnementale, à travers entre autres la mise en place d'une politique des villes prenant en considération les spécifités du territoire. ● et la gouvernance, notamment à travers la veille à la cohérence de l'ensemble des politiques publiques concernant les provinces du sud et le recours à une approche participative dans l'établissement de ces politiques publiques. * Tweet * * *