La séance plénière pour le vote du premier volet du Projet de loi de finances a entamé ses travaux hier à 11 heures à la Chambre des conseillers. Lors de cette séance et devant une assemblée presque vide, le PAM déclare sa déception et vote contre. La séance plénière consacrée à l'examen du PLF 2013 a enregistrée une absence record des Conseillers. Ils n'ont pas dérogé à la règle qui a fait la triste renommée de la Chambre des conseillers. Le taux d'absence a dépassé les 50 %, lundi matin, alors que le vote du Projet de loi de finances 2013 entamait sa séance plénière. A tour de rôle, selon leur représentativité au sein de la deuxième Chambre du Parlement, les présidents des groupes se sont relayés derrière le pupitre pour exposer leur évaluation du PLF aux deux ministres, Nizar Baraka et Driss Azami. Le message de Ansari Ceux dont la représentativité ne les place pas en tête de liste ont préféré ne pas assister à la séance du matin de 11h à 13h. Ce qui a suscité l'indignation des Conseillers et plus précisément du groupe de l'Istiqlal, dont le président, Mohamed Ansari, n'a pas raté l'occasion de son intervention pour y faire allusion : « C'est honteux de s'absenter, de ne pas écouter ce que les autres ont à dire !». Déçu, Ansari a tenu à transmettre un message clair aux absents leur exprimant son indignation et son regret de constater une indifférence et un manque de volonté d'échange au moment même où toutes les composantes de la Chambre des conseillers sont appelées à contribuer à la transition du pays. Certains s'absentent alors que d'autres quittent leur siège en attendant la fin d'une intervention, fait remarquer ce parlementaire estimant qu'il s'agit d'un acte de non-respect vis-à-vis des autres, qualifiant ce dernier d'«attitude anti-déontologique » qui sème la discorde et empêche toute cohésion. En effet, d'autres groupes risquent bien de boycotter les nouveaux arrivés en contestation de leur absence au moment de leur prise de parole. L'annonce de Biadillah Le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, a pourtant fait le nécessaire appelant l'ensemble des membres à assister à la séance plénière. Dans un communiqué, publié quatre jours à l'avance (20 décembre), Biadillah a informé les Conseillers de la tenue de cette séance de 11h à 20h avec pour ordre du jour de permettre aux différents groupes et alliances de présenter leur évaluation dans le cadre de l'examen du PLF et le vote de son premier volet. Et par le même biais, Biadillah, a indiqué que les travaux se poursuivront ce mardi de 11h à 18h pour le vote de la totalité du PLF et appellé les Conseillers à respecter ces rendez-vous. Un appel dont les premiers échos ont été timides dès le lancement des travaux pendant lesquels deux présidents de groupes ont pris la parole, Hakim Benchammas à la tête du PAM, parti de l'opposition, et Mohamed Ansari, à la tête de l'Istiqlal, parti de la majorité. La mise en garde de Benchammas Intervenu en premier, Hakim Benchammas disposait d'une heure et demie pour exposer la lecture de son parti du PLF. Un texte qui, selon lui, ne répond pas réellement aux attentes des citoyens ni à ceux de son parti. « Ne nous demandez pas de voter pour », lance-t-il aux ministres, précisant que le PAM votera contre par conviction de l'« inefficacité » du PLF. « Vous asphyxiez les Marocains », renchérit Benchammas constatant qu'une année après les élections et la mise en place d'une nouvelle Constitution, « rien n'a changé dans le quotidien des citoyens ». Pire, la réalité semble être de mauvais augure pour l'avenir, à en croire le président du groupe PAM pour qui le Maroc risque une crise inéluctable. « A la fin du mandat de votre gouvernement, nous serons face à la crise des dettes », estime le conseiller convaincu que le prochain gouvernement n'aura pas d'autre choix pour désamorcer la crise que de baisser les dépenses ou d'augmenter les impôts. « Une situation financière catastrophique », c'est la hantise du PAM qui regrette également de constater que face aux défis le gouvernement répond toujours par « solidarité ». « Les fraudes fiscales nous coûtent 42 milliards de dirhams par an et les fuites des capitaux 12 MMDH », rappelle Benchammas insistant sur « l'impossible croissance » et appelant l'Etat à ne plus « vivre au dessus de ses moyens ». Des listes d'agréments insuffisantes C'est au cours de son intervention à la séance plénière du 24 décembre que Hakim Benchammas a soulevé la publication des listes des agréments. Pour lui, le gouvernement a encore une fois commis une erreur. « Il s'est pressé de publier ces listes sans les soumettre à une quelconque stratégie. Le gouvernement a juste porté atteinte aux citoyens en dévoilant leur identité alors que d'autres, les privilégiés, ont vu leur nom remplacé par celui d'une société », s'indigne Benchammas. Et de souligner que la lutte contre l'économie de rente doit s'accompagner de mesures claires et ne pas être le fruit d'une spontanéité qui pourrait coûter cher aux propriétaires d'agréments. * Tweet * * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)