Le rôle des Conseillers est sérieusement compromis. Dans leur majorité les membres de l'opposition, transforment la séance des questions orales en règlements de comptes. Les groupes de l'opposition constituant la majorité dans la 2e Chambre, n'hésitent pas à faire entendre leur voix face au représentant de la majorité et aux membres du gouvernement. Abderrahman Ouchen a usé de sa patience jusqu'au bout. C'est à lui, 5e vice-président de la Chambre des conseillers, qu'on a confié la présidence de la séance des questions orales du mardi 11 décembre. Composés, en majorité de partis de l'opposition et de syndicats, les Conseillers ont à nouveau laissé éclater leur rage contre le gouvernement profitant tantôt de leur « droit d'informer» ou du « point d'ordre ». Mais aucun d'entre eux n'a respecté la durée de l'un ou de l'autre droit pour crier sa colère en tapant sur les tables au point d'exaspérer Ouchen : « Laissez-moi gérer la séance ! », lance-t-il en vain reprochant aux Conseillers de faire obstruction à son rôle de gestionnaire. « Venez me remplacer ou laissez-moi accomplir ma mission dans cette séance ! ». L'USFP tire sur Rebbah C'est le groupe socialiste qui a ouvert le bal des « règlements de comptes » en exprimant avec un ton virulent son « indignation » contre le ministre de l'Equipement et des transports, Aziz Rebbah. Il l'accuse d'avoir interrompu « d'une manière abrupte » une rencontre avec les parlementaires de l'USFP à Safi « sans motif apparent » et après plusieurs reports. Estimant qu'il s'agit d'un « mépris » à leur égard, le groupe revendique que le Chef du gouvernement présente des excuses pour ce « comportement indigne ». N'ayant pas le droit d'intervenir, conformément au règlement interne de la Chambre des conseillers, Rebbah a dû attendre que son tour arrive, au cours des réponses aux questions orales, pour remettre les choses à leur place. « S'il y a eu malentendu, je tiens à m'en excuser. Mais je tiens aussi à préciser que j'ai tenu une réunion de 9h à 10h avec ces parlementaires avant de partir pour une autre réunion au sein de la première Chambre », affirme-t-il, dénonçant toute volonté de nuire à son image ou à ses efforts. « J'ai d'ailleurs laissé les parlementaires avec mon cabinet pour une séance de travail sur le milieu rural et pris des rendez-vous pour eux auprès des dirigeants de l'ONCF et d'Autouroutes du Maroc ». Le PAM veut la peau de Benkirane Quant au PAM, c'est au Chef du gouvernement qu'il en veut le plus. « Nous avons remarqué un comportement plutôt bizarre chez le chef du gouvernement. Il confond toujours sa responsabilité partisane avec celle qu'il a au sein du gouvernement », déclare le président du groupe PAM, Hakim Benchammas, accusant Abdelilah Benkirane de « violer la Constitution » en tentant de « dissuader l'opposition d'accomplir sa mission en lui recommandant de se contenter de donner des conseils ». « Bien plus, le chef du gouvernement a mis le PAM dans sa ligne de mire en portant contre lui de graves accusations en direct. Il nous accuse d'être alliés de la corruption, de nuire aux ministres (...) Benkirane a eu raison d'affirmer que les Marocains se sont libérés de la peur, sauf que lui en souffre encore. Il doit se libérer de sa peur pour révéler à tous qui est-ce qu'il vise au juste au sein du PAM ...» crie Benchammas avant d'être interrompu par le président de la séance pour avoir dépassé le temps réglementaire. Mais ses propos n'ont pas laissé insensible la minorité que représentent les partis de la majorité. Certains ont réagi par la contestation appelant au respect du gouvernement. Vaine tentative, le groupe de l'USFP a rapidement répondu : « Contrairement à vous, nous n'avons pas d'agréments pour l'exploitation des carrières !» . * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)