Jeudi, le tramway a effectué ses premières rotations dans la capitale économique. Les journalistes du Soir échos figuraient parmi les tous premiers passagers. Ambiance. Le tramway à station des Nations Unies prenant le départ à destination des Facultés. Place des Nations Unies. 5h30. Le centre-ville de la métropole somnole encore dans les bras de Morphée. Rien ne semble bouger. C'est le calme plat. Une atmosphère quasi paradoxale pour un espace habitué aux frénétiques scènes de brouhaha, aux incessants klaxons de voitures ou aux vrombissements de leurs moteurs. L'ambiance est timidement perturbée par les lève-tôt, à l'image de ce vendeur de journaux déjà bien installé dans son kiosque pour échapper au froid, cet employé du Café de France qui arrangeait déjà les chaises dans l'attente de clients, ou encore cet éboueur en train de collecter les ordures qui jonchent la ruelle qui traverse le café. On aperçoit encore dans la grande esplanade, les nombreux drapeaux hissés la veille lors de l'inauguration du tramway. Les grands édifices, repeints en blanc pour l'occasion, retrouvent également leurs lustres. Ils ne se privent pas d'exposer leurs nouvelles façades immaculées. Tickets électroniques Non loin de là, la station du tramway. Nous achetons notre ticket via l'un des huit guichets automatiques. La procédure s'effectue en trois étapes. On choisit d'abord la langue de convenance – l'arabe, l'anglais ou le français-, ensuite on valide la commande avant de récupérer le billet (de couleur orange avec des motifs jaunes) dans une trappe placée en dessous de l'écran, à l'instar des machines à café. Un des agents préposés à la sécurité nous indique la voie à suivre pour accéder à l'intérieur. Contrairement aux stations de Rabat, celles de Casablanca sont équipées d'une dizaine de barrages munis d'un dispositif électronique. Le client doit valider son titre de transport sur l'un des écrans placés dans chaque extrémité pour accéder à l'une des deux voies. Sur l'une des affiches, nous lisons « premier départ Place Nations Unies-Facultés 5h30, dernier départ 22h30 ». Sauf que notre tram arrive sur les lieux à 6h36 minutes. Une minute plus tard, les cinq passagers montent à bord, après avoir fait le pied de grue durant presque 1 heure 36 minutes. Deux contrôleurs habillés en costume gris foncé, chemise blanche et cravate orange, nous souhaitent la bienvenue. Direction la station des Facultés, le terminus. Architecture interne Sur leur visage, se lisait l'envie de découvrir le nouveau bijou orange et gris. La découverte surtout de son design interne. 60 chaises mauves dont 16 dans chaque compartiment, 8 places réservées aux handicapés et aux poussettes pour nourrissons, 12 portes d'entrées avec des symboles qui indiquent le bouton sur lequel il faut appuyer pour ouvrir les portes. On peut aussi apprécier les 14 figures circulaires avec différents motifs de couleur mauve qui embellissent le toit blanc de la cabine. « Ces motifs renvoient aux traditions marocaines », nous souffle Imane Ait Graine, étudiante en 5e année à la Faculté de médecine dentaire de Casablanca. Les riverains des quartiers traversés ne cessaient de dévorer du regard le « train électrique. » Le calme est la chose la mieux partagée. Les passagers sans doute plus préoccupés à savourer jalousement ces premiers instants dans le tram. De l'intérieur du tramway, les choses semblent figées. Les vitres, tels des murs bétonnés, épargnent les passagers des nombreux bruitages externes. Cette aphonie est perturbée de temps à autre par la voie du conducteur qui rappelle les arrêts dans les différentes stations. Il faudra s'y habituer en attendant les célèbres refrains entonnés par des voies féminines dans les gares ferroviaires. Manquements 7h09, nous arrivons à la station Zénith non loin du Technopark à Sidi Maarouf. C'est dans cette station que notre tram effectue sa première rencontre avec l'autre tramway en direction du terminus de Sidi Moumen. La majeure partie de nos interlocuteurs, gagnés peut-être par l'euphorie, ont tressé des lauriers au nouveau moyen de transport. Toutefois, on a décelé quelques manquements. D'abord, notre tram ne dispose pas de fiche où sont condensées les règles de bases à observer par le passager. Des croquis pour illustrer ces informations seront également d'un grand apport pour les analphabètes. Ensuite, il urge de régler quelques problèmes techniques. Durant notre retour, des problèmes techniques ont forcé le conducteur à marquer presque cinq minutes d'arrêt au niveau de la station Zénith ( 7h42 minutes). Un problème de synchronisation a été aussi observé à quelques encablures de la station Abdelmoumen où on a d'ailleurs noté la présence d'une importante foule. 8h30, nous revenons à la Place des Nations Unies. Elle est bondée de monde. Le calme de l'aurore cède la place aux concerts de bruits. Casablanca s'est extirpée des bras de Morphée. * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)