La tournée du souverain dans les pays du Golfe a eu un impact très favorable. L'Agence internationale de notation Fitch Ratings vient d'octroyer au Maroc le niveau « Investment grade ». Nizar Baraka en explique l'importance. Aussitôt informé de la note attribuée au Maroc par Fitch Ratings, Nizar Baraka s'est empressé pour informer les journalistes présents au Parlement. «Aujourd'hui, l'Agence de notation Fitch Ratings a décidé d'octroyer au Maroc l'Investment grade et d'aller dans le sens d'une perspective stable et non négative comme l'avait fait leur consœur l'Agence Standard and Poors ». C'est le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, qui annonce la bonne nouvelle aux médias, mercredi 7 novembre, en marge de la discussion du projet de la loi de finances (PLF) à la Chambre des représentants. Le Maroc a réussi à se rattraper grâce à deux faits majeurs. Pourquoi ce changement ? « Le changement de position par rapport à Standard and Poors est dû, en premier, à la récente tournée du Souverain qui conforte le rapprochement avec les pays du Conseil du Golfe et apporte un appui majeur au statut avancé avec ces pays et au financement des projets d'investissement à caractère structurel pour le développement et la croissance économique de notre pays », explique le ministre. Quant au deuxième fait majeur, il concerne les mesures contenues dans le PLF et qui, pour Fitch Ratings, s'inscrivent dans un sens positif visant la réduction du déficit budgétaire, le renforcement de la compétitivité et par conséquent la résolution du problème des déficits jumeaux notamment au niveau de la balance des paiements. Le ministre estime également que cette bonne note, le Maroc la doit aux mesures liées au volet solidaire de la loi de finances, notamment au moyens du Fonds de cohésion social « à travers les contributions des couches les plus aisées et des entreprises qui réalisent des bénéfices élevés pour pouvoir financer des projets de soutien des populations démunies ». Nizar Baraka rappelle, entre autres, les programmes sociaux de Tayssir et du Ramed. « Fitch Ratings a considéré dans sa réévaluation que le Maroc, à travers la réussite de sa transition démocratique, est un pays dont la stabilité sera confortée par la stabilité du cadre macro-économique ». Et de préciser que l'orientation de la politique gouvernementale et la position du Maroc sur le plan des grands équilibres va lui permettre de soutenir sa position lors de sa sortie sur le marché international prévue à la fin de ce mois ou au début décembre. « Cela nous permettra de disposer d'un taux d'intérêt meilleur que celui que nous aurions pu avoir si nous n'avions pas pris les mesures de maitrise des déficits jumeaux et, en même temps, contribuer à l'accélération de la croissance économique nationale », insiste le ministre.Justement, ces mesures nourrissent encore la discussion au sein de la commission parlementaire des finances et du développement économique. Réorienter l'investissement. La députée istiqlalienne, Mounia Rhoulam, estime que le gouvernement aurait dû évaluer les programmes de développement socio-économique avant de décider de les poursuivre dans le cadre du nouveau PLF. « Nous avançons sans réellement connaitre l'impact de ce qui a été réalisé grâce à plusieurs projets dont Moussanada / Imtiaz », se demande-t-elle, exprimant sa conviction que le gouvernement manque ses cibles à plusieurs niveaux économique. « Notre pays n'a pas bénéficié du libre échange qu'il a choisi d'adopter avec de nombreux partenaires. Il souffre encore et plus du déficit ! », s'exclame-t-elle. Pour cette dernière, le Maroc gagnerait énormément à réorienter l'investissement. « Il faut promouvoir la consommation du produit local », recommande Mounia Rhoulam, insistant également sur l'importance de mettre en place une approche de solidarité où tous les acteurs seront amenés à apporter leur contribution. « La solidarité, nous devons tous y participer conformément à la constitution et les parlementaires ne refuseront jamais de s'en acquitter contrairement à ce qui a été rapporté », tient-elle à signaler évoquant par la même occasion le problème de la déclaration des revenus face à laquelle le gouvernement doit trouver une solution rapide et efficace. Trêve de polémique Le président de la commission des finances et du développement économique, Saïd Khayroune, a déclaré, hier au cours de la discussion du PLF, que certaines interventions extrapolaient le sujet principal et provoque donc une déviation du débat. « Certains stimulent les polémiques et suscitent les crises en agitant des accusations contre les uns et les autres », déclare-t-il faisant allusion au député du PAM, Mohamed Mehdi Kansoussi, qui venait à peine d'évoquer « l'invasion des Salafistes » à Marrakech et la création d'un parti secret par Mohamed Maghraoui. Pour le PJDiste, Khayroune, le débat doit respecter sa trajectoire et permettre à chacun d'y contribuer. « La loi ne distingue pas entre parlementaire de l'opposition et celui de la majorité et ce qui le prouve ce sont les amendements qu'apportent les deux parties », souligne-t-il. La CGEM mécontente Le projet de Loi de Finances 2013, présenté mercredi 24 octobre devant les deux chambres du parement, «ne répond pas aux préoccupations majeures des entreprises», à savoir l'instauration de la confiance et l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale, écrit la CGEM dans un communiqué rendu public mercredi. * Tweet * *