Comme à l'accoutumée, le nomadisme des entraîneurs de la Botola a repris ses droits. Les premiers boucs émissaires ont déjà été sacrifiés, pendant que d'autres ont été forcés à la démission pour manque de conditions idoines. A. Talib, sous pressions des menaces, a préféré démissionner. On ne le sait que trop bien, les entraîneurs au Maroc sont des fusibles par excellence. Les raisons divergent, mais aboutissent toutes au même résultat: nos coachs sont des nomades invétérés ! Cette saison, les premiers éjectés n'ont pas dû attendre longtemps. Benito Floro avait ouvert le bal du « mercato » des entraîneurs et ce dès le début du championnat. L'ancien entraîneur du Real Madrid et du Sporting Gijon, remercié pour résultats insuffisants à la tête du WAC, fut remplacé par Chrif et Rachid Daoudi. Ces derniers n'ont pas eu le temps de chauffer le poêle, puisque le président Akram avait déjà trouvé un substitut -plus expérimenté et surtout plus réputé- en la personne de Badou Zaki. Talib sous le feu des menaces. Le deuxième entraîneur remercié en Botola cette saison fut Hicham El Idrissi, dont le contrat n'aura duré en somme que quatre mois. Deux matchs nuls et une défaite. Des « convenances personnelles d'El Idrissi » ont accéléré une séparation à l'amiable entre les deux parties. Un autre cas a émergé mardi, avec la démission d'Abderrahim Talib, qui tenait les rênes du CODM. L'ancien entraîneur du WAF et du MAT a quitté son poste suite à des « agressions verbales » à son encontre. Contacté par Le Soir échos, A. Talib a précisé que des individus, n'appartenant même pas au public du CODM, l'avaient pris pour cible et harcelé à travers des actes visant son domicile et des coups de fil anonymes parfois très tardifs. Une situation qui l'a incité à rompre son contrat, malgré les bonnes relations qu'il entretenait avec les dirigeants du club phare de Meknès: « Je tiens juste à remercier (le président) Aboukhadija, qui a tout fait pour que je reste et les joueurs qui se sont eux-aussi opposés à mon départ » a-t-il ajouté. Naciri, un cas précis. La prochaine destination de Talib pourrait bien être la Renaissance de Berkane, dont l'entraîneur Aziz Lkhiyati a suspendu ses services pour des problèmes de santé. Les négociation sont toujours en cours entre le club de la cité des clémentines et le désormais ancien coach du CODM. Non loin de Meknès, Abdelaghni Naciri serait également sur la sellette et devrait prochainement quitter le MAS à cause d'altercations avec des composantes du club. Même son de cloche du côté d'Abdelhadi Sektioui, cible de critiques ardues qui l'ont obligé à troquer le banc de touche de l'OCS pour les gradins, lors des derniers matchs de la Botola. Entre limogeages et démissions, la Botola Pro n'en finira pas de se morfondre dans le marécage des départs massifs d'entraîneurs. Un phénomène qui, toujours selon Abderrahim Talib : « n'est favorable à aucune des parties (joueurs, clubs et entraîneurs) et qui témoigne de l'ingratitude dont souffrent les techniciens du championnat». A ce rythme, les clubs marocains rattraperont bien vite leurs homologues italiens, qui ont atteint les sommets en ce domaine. * Tweet * *