En marge de la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU, Paris entend profiter de l'occasion pour plaider en faveur de l'intervention militaire sollicitée par les autorités maliennes. Le président français François Hollande et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à New York lundi. Le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations-unies Ban Ki-Moon ont évoqué lundi à New York la possibilité de nommer un émissaire de l'ONU pour le Mali. L'idée a été émise lors du dîner auquel Ban Ki-moon avait convié son hôte français, à sa résidence de Manhattan. La personnalité qui pourrait occuper cette fonction tout comme le moment que pourrait choisir Ban Ki-moon pour annoncer cette nomination n'ont toutefois pas été précisés, précise l'entourage du président français, qui a prononcé hier son premier discours devant l'Assemblée générale de l'ONU. Paris espère que la conférence internationale sur le Sahel, qui se tient aujourd'hui sous la houlette de Ban Ki-moon, marquera un tournant important dans la crise malienne. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé lundi à New York que Bamako avait officiellement demandé une « intervention militaire internationale immédiate » dans le nord, contrôlé par des groupes islamistes. Bamako et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont peaufiné lundi les modalités du déploiement d'une force africaine au Mali. Dioncounda Traoré, le chef d'Etat malien . Mobiliser les pays voisins «Le Mali a parallèlement demandé une résolution du Conseil de sécurité autorisant l'intervention d'une force militaire internationale afin d'aider l'armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées» a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. La demande a été faite par le président malien Dioncounda Traoré et son Premier ministre Cheikh Modibo Diarra dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations- Unies a-t-il précisé. Les troupes de la CEDEAO appuieront les troupes maliennes dans les opérations sur le terrain au nord du pays, ont conclu les deux parties ayant signé cet accord. L'accord entérine ensuite un soutien matériel, notamment aérien, par le Nigeria, la France et d'autres pays de la communauté internationale dotés de ces moyens. « Tout s'est accéléré ces derniers jours parce que nous voulons tout faire pour qu'un plan clair soit présenté à l'ONU à New York », a expliqué une source à la présidence malienne. La France, qui promet depuis des mois son appui logistique à une telle intervention, a salué cet accord comme une étape importante pour répondre aux précisions demandées par le Conseil de sécurité des Nations unies. « Une demande a été faite pour que le Conseil de sécurité crée un plan regroupant les Maliens, des forces africaines voisines et si c'est nécessaire, d'autres forces d'appui », a expliqué le chef de la diplomatie française à New York. Il a réaffirmé que la France ne serait pas en première ligne dans cette opération, excluant de facto la présence de troupes françaises au sol. « Si on doit faciliter les choses, on le fera », a-t-il cependant ajouté. Cette intervention suscite l'opposition et les pays africains prêts à y contribuer ne sont pas nombreux. Le Sénégal, la Mauritanie et le Ghana ont réfuté toute action militaire. La Côte d'Ivoire, le Nigeria et le Burkina Faso pourraient y participer. Selon Laurent Fabius, le gouvernement malien souhaite la présence immédiate de cette force et a saisi l'ONU dans des conditions très précises. * Tweet * *