Touchant à sa fin, la BAD a publié le rapport d'achèvement de son Programme d'appui à la couverture médicale Parcoum II déployé au Maroc depuis 2008. L'objectif de Parcoum II était de d'amélioration les conditions d'accès aux services de santé de qualité et de généraliser la couverture médicale de base. Accordés par la Banque africaine de développement (BAD) en 2008, 70 millions d'euros ont été investis par le royaume pour la réforme de la couverture médicale de base (CMB) dans le cadre du Programme d'appui à la couverture médicale Parcoum II. L'objectif de Parcoum II était de contribuer à l'amélioration durable des conditions d'accès aux services de santé de qualité de l'extension de la CMB à toute la population, en particulier à travers le Programme d'assistance médicale aux personnes économiquement démunies (Ramed) ainsi que l'amélioration de la prestation des soins de santé, et l'amélioration de la gouvernance du secteur. Son implémentation touchant à sa fin, prévue pour le 31 décembre de l'année en cours, la BAD a publié le rapport d'achèvement du projet. Parmi les réalisations dans ce sens, la banque a souligné la publication de l'ensemble des textes de loi et décrets permettant la mise en place du dispositif du Ramed ainsi que les réformes entamées. Par contre, en ce qui concerne les objectifs chiffrés, les réalisations n'étaient pas conforment aux attentes. En effet, alors que l'équipe s'attendait à porter la proportion des utilisateurs du Ramed n'ayant pas à acheter des médicaments et/ou des dispositifs médicaux pour ou au cours de leur hospitalisation de 5% en 2008 à 100% en 2012, les réalisations sont en deçà de ses chiffres. D'après les données disponibles d'une enquête récente, en 2010, 39% des bénéficiers du Ramed ont dû payer en moyenne pour les médicaments 427 DH (environ 39 euros). Cependant, puisque cette enquête n'a pas été reconduite, il n'est pas possible de déterminer la tendance récente de cet indicateur. De même, le dispositif, devait permettre d'assurer une réduction de la part des ménages dans le financement de la santé, la portant de 51,6% en 2008 à 25% en 2012. Selon les données des comptes nationaux de la santé publiés par l'Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/nha/database/), la part des dépenses supportées par les ménages pour la santé a chuté de seulement un point de pourcentage, passant de 54% à 53% entre 2008 et 2010. Une tendance sensible à la baisse est également observée quant à la part du financement privé dans le total des dépenses, qui est passé de 63,1% à 62% sur la même période. Le système Ramed n'a donc pas eu les effets escomptés nationalement. Lenteur des réformes engagées Pour ce qui est des instituts de santé, le pourcentage des accouchements en hôpitaux devait augmenter de 61% en 2008 à 75% en 2010, le taux d'hospitalisation devait se chiffrer à 4,5% en 2010 et le taux de satisfaction des utilisateurs devait augmenter de 4% en 2008 à 100% en 2012. Etant donné que le pourcentage d'accouchements institutionnels dans les zones où le Ramed est mis en œuvre a été de 79,4% au moment de la préparation du rapport d'achèvement, la cible définie lors de l'évaluation de programme peut être considéré comme atteinte. Le taux d'hospitalisation dans la région où Ramed est mis en œuvre est de 3,92 pour 1000 habitants. Par conséquent, 87% de la cible a été atteinte. Pour ce qui est du dernier objectif chiffré, les auteurs du rapport ont précisé que « l'enquête de satisfaction prévue pour 2011 n'étant pas réalisée, il n'est pas possible de mesurer les tendances dans cet indicateur ». Les fonds du Parcoum II destinés à soutenir le gouvernement dans son engagement à la mise en œuvre de la réforme du secteur de santé ont été décaissés en deux tranches, sous réserve d'avancement du projet. « Les mesures prévues ont été adoptées par le gouvernement et leurs effets ont commencé à se matérialiser », soulignent les auteurs du rapport. Cependant, la mise en œuvre des réformes a été plus lente que prévu initialement, en particulier en ce qui concerne l'introduction d'instruments pour la gestion du Ramed et ou encore les mesures institutionnelles pour la réorganisation du ministère de la Santé. Cela explique pourquoi la deuxième tranche du budget d'appui de la Banque a été versée en 2011 au lieu de 2010 comme prévu dans le rapport d'évaluation. * Tweet * *