Selon les derniers chiffres de l'Office des changes, les importations d'orge ont explosé pour franchir le seuil de 1,2 milliard de dirhams contre seulement 387,7 millions de dirhams.De l'avis d'Ouayach, président de la Comader, cet accroissement remarquable des importations d'orge intervient dans le but de compenser la flambée des prix du maïs sur les marchés internationaux. Très salée la facture céréalière. Abstraction faite de la consommation domestique, les craintes se sont accentuées pour toucher même les besoins des animaux en ligne avec la vague de sécheresse qui a touché de plein fouet notre pays. Selon les derniers chiffres de l'Office des changes, les importations d'orge se sont élevées à 1,2 milliard de dirhams à fin juillet 2012 contre seulement 387,7 millions de dirhams, soit une montée en flèche de plus de 200 % en glissement annuel. Approvisionnement local insuffisant Les statistiques laissent dégager une chute des importations des autres céréales et des animaux vivants respectivement de 93,6 % et 46,7 %, sur la même période de référence. Contacté par le Soir échos, Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader) explique que l'accroissement remarquable des achats à l'étranger de l'orge intervient dans le but de compenser la flambée des prix du maïs sur les marchés internationaux. «L'approvisionnement local ne permet plus de couvrir les besoins à cause de la sécheresse qui a sévi dans notre pays, exerçant ainsi une pression baissière sur les récoltes des terres non irriguées cultivées essentiellement en blé dur et orge», détaille-t-il. Menaçant toute la chaîne alimentaire, les effets de la sécheresse s'étendent pour mettre en péril les revenus des agriculteurs voire tous les professionnels du secteur (toutes filières confondues). Les répercussions d'une baisse de régime pour certaines activités agricoles se profilent déjà à l'horizon. En attestent, la chute des importations d'autres céréales et des animaux vivants respectivement de 93,6 % et 46,7 %, sur la même période de référence. Il en est de même pour les approvisionnements en maïs qui ont baissé de 5,6 % à 2,7 milliards de dirhams en lien avec la volatilité de leurs cours internationaux. À en croire les prévisions du Conseil international des céréales (CIC), les inquiétudes liées à la détérioration des perspectives de production de maïs et de soja aux Etats-Unis et dans la région Mer Noire, principaux producteurs mondiaux d'ailleurs, persistent. Et leur «production devrait toujours afficher un repli marqué par rapport à l'an dernier », est-il souligné. Ce qui ne manquerait pas de provoquer une dégradation des espérances des agriculteurs nationaux, comme le témoignent les statistiques de l'Office des changes. Recherche d'alternatives Une autre question s'impose: la hausse fulgurante des prix des céréales destinées à l'alimentation des animaux d'élevage interroge désormais sur la qualité de la viande ou des produits animaux dérivés en ligne avec la valeur nutritive des aliments industriels. Par ailleurs, bien qu'Ouayach rassure sur le fait que les importations de l'orge sont destinées principalement à l'alimentation animale, les doutes entourent quand même les besoins humains. Une chose est sûre: la rupture plutôt la pénurie de stock de blé oblige le gouvernement à chercher d'autres alternatives. Les dernières sorties à l'international pour des fins d'approvisionnement sont revenues bredouilles. L'exemple des Etats-Unis qui s'est excusé eu égard à la dégradation de leurs perspectives de récolte en dit long, sachant que la commande marocaine portait seulement sur un total de 300 000 tonnes de blé tendre. À la grande surprise des observateurs, le pays de l'oncle Sam s'est montré, par contre, doux à l'égard du nouveau régime égyptien en répondant favorable à son appel d'offres international pour s'approvisionner en cette matière première. Mis à l'écart les Etats-Unis, la France ou encore la Russie, sur la foi d'une source bien informée, la seule piste qui se profile à l'horizon pour le Maroc reste l'Ukraine, un des grands exportateurs mondiaux, avec une production céréalière de 19,5 millions de tonnes, selon les derniers chiffres du CIC. Selon l'Office des changes, les approvisionnements en blé au terme des sept premiers mois se sont repliés de 17,1 % plus de 6 milliards de dirhams. Cédant ainsi la place à la campagne de collecte de blé tendre qui «se poursuit dans de bonnes conditions». À noter enfin que la part des produits alimentaires dans le total des importations s'est située à 10,8 %.