Temps fort de la saison picturale en cette rentrée, le Musée de la palmeraie, art contemporain & nature, présente l'exposition « Lumières d'automne », à la croisée des regards, entièrement dévolue à la thématique de la lumière. Eclairage. Raja Atlassi participe à cette exposition avec plusieurs tableaux traitant de la thématique de la lumière. Crue, dorée, voilée, la lumière n'en finit pas de se décliner et de fasciner artistes usant d'attention pour la saisir ou ville grouillante alors mystique lorsque le disque solaire rougeoyant s'échoue dans l'océan. Certains cinéastes ont tenté de la saisir à un moment singulier, comme Terrence Malick. Ils ont tourné en grande partie leur film durant l'heure bleue. Témoin, « Les moissons du ciel », qui limitait manifestement le temps de tournage à vingt minutes par jour… La lumière est ainsi au cœur de l'exposition collective « Lumières d'Automne », pensée par Abderrazak Benchaâbane, au Musée de la palmeraie de Marrakech, dont il est l'initiateur et le fondateur. Cet espace inaugure en effet sa rentrée culturelle avec cet événement qui sera de plus fidélisé puisqu'il se tiendra désormais chaque année : « Ce concept est né au Musée de la palmeraie. Il marquera tous les ans la rentrée afin d'offrir à l'issue de l'été une exposition dédiée à la saison automnale. Les visiteurs auront la possibilité de découvrir de nouvelles œuvres, après la période estivale, riche en festivals. Marrakech est bien souvent calme à la rentrée, le Musée de la palmeraie, y insuffle à présent, une vie culturelle active », souligne Abderrazk Benchaâbane. Artistes contemporains confirmés et jeunes talents donneront à voir du 22 septembre au 22 octobre 2012, leur interprétation propre et leurs regards convergents, tournés vers la lumière, muse insaisissable et insondable. El Houssaïne Mimouni, Raja Atlassi, Aziz El Khattaf, Abdellah Oulamine, Patrick Carpentier et Olivier Van Der Vynckt présenteront leurs travaux, directement inspirés de ce matériau à la fois brut et libre. Ces artistes ont pour narration commune, le récit de la lumière au plus fort de l'automne. Symphonie marocaine et française « Ces artistes marocains et français ont très bien accueilli l'idée de ce concept et de cette exposition collective, alors que parfois certains préfèrent exposer leurs travaux à travers une exposition individuelle. Je tenais de plus, à ce qu'ils partagent le goût et le travail déjà réalisé auparavant sur la thématique de la lumière afin de confronter leurs différents regards », ajoute Abderrazak Benchaâbane, poursuivant, « le Musée de la Palmeraie a notamment pour vocation de présenter le travail des artistes étrangers, qui vivent et créent au Maroc. Nous sommes un jeune musée mais il est important que notre espace culturel offre au public la vision de ces artistes qui participent à la vie artistique du Maroc, signe de l'expression de plusieurs sensibilités et de voix. Et le Musée de la palmeraie est à ce titre, l'exemple d'un modèle de vie ensemble tout à fait, louable ». Les contours de la scénographie de cette exposition somme, spécialement imaginée pour l'occasion, offriront une peinture vivante, posée au cœur de la salle du Dôme, espace entièrement dévolu aux expositions permanentes, au milieu d'autres collections temporaires. « il s'agit d'une scénographie mise en place temporairement, le temps de l'exposition « Lumières d'Automne », mais il me semblait important de présenter également, une collection temporaire, car les visiteurs étrangers apprécient de découvrir, à côté d'un artiste de renom, de nouvelles peintures », précise Abderrazak Benchaâbane. Interviewé lors de l'ouverture des portes du musée, Abderrazak Benchaâbane, qui a plusieurs vies à son actif (ethno-botaniste, photographe, parfumeur, restaurateur du Jardin Majorelle), expliquait alors : « Il s'agit d'un projet qui s'inscrit dans la ligne du musée de l'art de vivre, niché dans la médina de Marrakech. J'en ai retenu le regain d'intérêt du public, qui ne pouvait bénéficier d'une offre égale culturelle. La plupart des musées existants sont liés à l'histoire du patrimoine. Or, je souhaitais sortir de ce schéma classique qui célèbre le culte du passé afin de proposer un musée privé dédié à l'art contemporain. L'idée de départ a vraiment été cette valeur ajoutée : montrer l'élan créatif actuel au Maroc ainsi que sur la scène artistique internationale à travers l'expression de plusieurs médiums. (...) Même si le rôle d'utilité publique culturelle doit être rempli par l'Etat, il ne faut pas oublier l'importance du rôle de la sphère privée dans la diffusion de livres et de l'art au Maroc ». Si le Musée de la palmeraie a attiré plus de 3 000 visiteurs depuis son ouverture en mai 2011, Abderrazak Benchaâbane déplore l'apathie des structures étatiques qui n'accompagnent pas la communication liée à la vie du musée : « l'ONMT (Office du tourisme, ndlr) ne nous encourage pas car nous avons ouvert un musée et non pas un hôtel. Or, l'avenir touristique du Maroc tient à son expansion culturelle », conclut-t-il. * Tweet * *