Le Maroc enregistre chaque année un nombre important d'accidents de la circulation. La responsabilité des chauffeurs et l'état de certains véhicules sont souvent pointés du doigt. Pour éclairer votre lanterne, Le Soir échos s'est rendu dans un centre de visite technique de véhicules de Casablanca pour constater les différentes phases du contrôle. Le centre de visite technique dispose de quatre lignes de contrôle dont une réservée aux poids lourds. Des vrombissements de moteurs qui tympanisent, des odeurs de gazole qui flirtent avec les narines… Bienvenue au centre de visite technique de véhicules situé dans le quartier Belvédère à Casablanca. Nous accédons au centre par l'entremise d'un grand portail peint en gris. Après une brève présentation du motif de notre présence, le chef du centre commence la visite guidée. Etapes du contrôle La première étape du contrôle, l'identification. Les contrôleurs vérifient les informations qui figurent sur la carte grise, le matricule, et le numéro de châssis, avant de les saisir sur un ordinateur. Ensuite, la contrôle technique peut débuter. Les voitures passent par un couloir qui mène à un des deux hangars du centre. Les véhicules sont stationnés sur des plaques pour un contrôle de leur niveau d'équilibre avant de passer sur des amortissements et des freinages. Après ces deux étapes, elles arrivent au niveau des fosses, étape communément appelée «contrôle visuel». Deux matériaux appelés «plaques à jeux» sont placés sur les deux côtés de la fosse. Un agent placé à l'intérieur procède au contrôle à l'aide d'un appareil noir numéroté. «Cet appareil lui permet de faire bouger les plaques pour déceler les matériels de suspension qui peuvent figurer à l'intérieur de la voiture», indique le chef du centre sous couvert de l'anonymat. Autre élément contrôlé, la luminosité. Les vérifications se font à l'aide de deux appareils dénommés «réglofarts » . En dehors de ces tests, il existe d'autres types de contrôles comme «la liaison au sol » qui permet de vérifier l'état des roues, le contrôle «Equipements» qui s'intéresse notamment aux batteries du véhicule, la « Propulsion et équipement de contrôle » qui cible les moteurs et les pots d'échappement et enfin le dernier test, la « Pollution » qui mesure le niveau de pollution des voitures. A la fin des 10 étapes de contrôle, le centre délivre un PV de contrôle au client. Il se pourrait que les contrôleurs décèlent des anomalies au cours du processus. Que faire alors dans pareils cas ? «Dans ce cas, on délivre un PV de contrôle défavorable. Le chauffeur doit aller réparer ces anomalies et revenir un mois après pour un second contrôle », explique notre interlocuteur. Types de véhicules Le centre dispose de quatre lignes de contrôle dont une réservée aux poids lourds. Les tests sont effectués sur des véhicules lourds et légers. Toutefois, la fréquence diffère selon la catégorie. Les véhicules légers qui ont 5 ans de circulation sont contrôlés tous les ans, les autobus , autocars, et véhicules de transport de voyageurs tous les 6 mois, à compter du dernier contrôle. Quant aux remorques qui assurent le transport de marchandises, elles passent au centre chaque année. La tarification s'élève à 200 dirhams hors taxe pour les véhicules inférieurs à 3500 kgs, 350 dirhams hors taxe pour les véhicules lourds dont le poids est inférieur à 15 tonnes , 400 dirhams hors taxes pour les poids lourds supérieurs ou égal à 15 tonnes et 400 dirhams hors taxe pour les autocars. Cette tarification sera majorée de 10% dès l'entrée en vigueur du nouveau cahier des charges relatif au contrôle technique des véhicules, au mois d'octobre prochain. En effet, le Centre national d'essais et d'homologation (CNEH) a remis en janvier 2012 au Secrétariat général du gouvernement un cahier des charges qui va attribuer de nouvelles missions aux centres de visite technique. Parmi les nouveautés apportées par ce document, le contrôle des engins à deux roues notamment ceux qui ont une cylindrée d'au moins 50 cm3. Leurs tarifs seront fixés à 20 dirhams hors taxe. Plus prosaïquement, au Maroc, les centres de visite technique (CVT) – pas moins de 180 – effectuent 1,6 million de visites techniques par an et versent, pour chaque opération, une redevance de 20 DH au Centre national d'essais et d'homologation (CNEH). * Tweet * *