Arrêtons-nous aujourd'hui à Tadoudant pour notre escale quotidienne avec les us et traditions du mois sacré de Ramadan dans les villes marocaines. Dans la plus vieille cité du sud marocain, cuisine et musique sont à l'honneur. 50° C à l'ombre. Pas l'ombre d'un nuage salvateur dans le ciel de Taroudant. Sous un soleil de plomb, peu de jeûneurs sortent de chez eux en journée que ce soit d'un côté ou de l'autre des murailles de la médina. Les habitants se rafraîchissent dans l'eau ruisselante des séguias qui traversent la ville. La nuit tombée, la ville reprend vie après la rupture du jeûne. Les vieilles mosquées de Taroudant connaissent une affluence massive pour les prières de Tarawih. S'en suit une soirée conviviale au rythme du malhoun. N'oublions pas que Taroudant est réputée par son malhoun local (roudani). De grands poètes de cet art ancestral du Maroc sont originaires de cette vieille cité. La relève est assurée par de jeunes talents qui chantent l'amour, l'espoir, la souffrance et la liberté. Plus connu sous l'appellation de dakka roudania, le malhoun de Taroudant diffère de celui de Meknès, de Marrakech ou d'Azemmour par un rythme spécifique. Si vous optez pour l'art culinaire, c'est à une pluie de petites pâtes rondes à base de semoule qu'on a droit. Le barkoukch, un plat traditionnel préparé avec de l'huile d'olive et des oignons sans oublier les épices et les fines herbes. Servi par la population locale dans un plat unique, le Barkoukch se mange très chaud et chaque convive se sert avec sa cuillère. Pour digérer ce plat de résistance, rien de mieux que de flâner dans la médina de Taroudant. C'est le sport favori des Roudanis qui se déplacent à pied sinon à vélo. De la porte Bab Sedra, nous accédons au quartier de la kasbah, forteresse bâtie par Moulay Ismaïl devenue le quartier le plus populaire de Taroudant. On y découvre quelques œuvres d'artistes en forme de fresques. En effet, les murs de cette partie de Taroudant servent de cimaises improvisées avec plus ou moins de bonheur pour des expositions dont la durée est soumise aux caprices du temps. * Tweet * *