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« Au théâtre, l'émotion est immédiate » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 31 - 07 - 2012

Comédienne et auteure, Aïcha Ayoub, signe « Ana, Ntouma, Tou… », une pièce de théâtre présentée lors du Festival Lixa de Larache, où se dessine une création à fleur de vérité et de printemps tunisien.
La comédienne Aïcha Ayoub sur scène.
Comment êtes-vous venue au théâtre ?
Je ne sais pas pourquoi, ni comment, j'ai toujours su, dès ma prime enfance, que je voulais faire du théâtre avant même de commencer à en faire. J'ai commencé assez tard et ce sont les hasards de la vie qui ont mis sur mon chemin des professeurs ou des metteurs en scène qui m'ont insufflé, cette passion brute et absolue. C'est le théâtre universitaire en Tunisie qui m'a ouvert ses portes, avant que je ne parte à Paris et que je le pratique encore, à mon arrivée, au Maroc. J'ai travaillé avec la compagnie Art Academy, puis avec DABATEATR avant de créer KAKTUS. C'est quelque chose qui fait partie intégrante de ma vie et dont je ne peux me passer. Avec le théâtre, il y a une possibilité infinie et libre de porter un regard sur la vie, sur ce qui nous entoure : l'émotion ressentie, en est immédiate.
Vous êtes auteure et comédienne, comment vivez-vous ces deux arts?
Je me considère d'abord comme comédienne. L'écriture a toujours fait partie de ma vie, mais c'était un jardin secret que je refusais de partager. Avec la pièce, « Je, Vous, Tu... », mon écriture s'est confrontée au public, et donc à son jugement. C'est à ce moment, que je me suis rendu compte que je pouvais également être auteure. Lors de la première, des personnes sont venus me voir pour me dire à quel point elles ont aimé le texte. Cela m'a profondément touchée, d'autant plus que ces textes disent une part de moi-même. Néanmoins, je ne sais pas réellement si je peux prétendre, être auteure. Ce n'est que ma première expérience et nous ne devenons auteure que lorsque l'acte de lire est amorcé. Sans lecteur, l'écriture est absente, orpheline. Pour le moment, je me sens d'abord comédienne, et j'aime explorer des textes d'auteurs qui me touchent, les vivre et les partager avec le public. Peut-être qu'un jour le besoin d'écrire et d'être lu sera plus fort !
Parlez-nous de «Je, Vous, Tu…»
Alors, résidente au Maroc, j'ai vécu les événements de la révolution tunisienne avec beaucoup d'angoisse et de frustration. Le temps s'est arrêté au plus fort de ces quelques semaines. Je n'étais plus au Maroc, mais en Tunisie avec les millions de Tunisiens qui risquaient leur vie chaque jour. A partir de ce jour-là, le désir de partir en Tunisie et de comprendre ce qui s'est réellement passé, est né. En octobre 2011, j'ai décidé de m'y rendre deux semaines au mois de décembre, pour aller à la rencontre de gens qui ont vécu la révolution de l'intérieur. C'était, un départ à l'aventure avec pour mot d'ordre : le hasard. Au même moment, Jaouad Essounani, m'a appelé pour m'annoner que DABATEATR organisait pour le début d'année 2011, une semaine spéciale Tunisie et qu'il me proposait une carte blanche. Je suis partie sans avoir aucune idée de ce qui allait sortir de ces rencontres. Au retour, une partie du texte était écrit. Jaouad m'a fait rencontrer Hamza Boulaiz, le metteur en scène et nous avons travaillé pendant près d'un mois, autour de la construction du spectacle. Le travail de Hamza Boulaiz a été remarquable, il a saisi, d'emblée, la teneur émotionnelle de ces textes sans tomber dans le carnet de voyage ou dans la catharsis.
Vous êtes allée en Tunisie avec les autres comédiens et auteurs marocains, qu'en retenez-vous?
Je voulais au départ être accompagnée pour partager l'aventure. Je ne connaissais à l'époque ni le metteur en scène, ni les autres comédiens du spectacle. Puis, j'ai compris que ce voyage, je devais l'accomplir en solitaire pour vivre pleinement les rencontres, les impressions et les émotions que j'allais découvrir et absorber. J'ai fait des rencontres incroyables et ce qui m'a le plus marquée, ce sont les femmes. J'en parle énormément, dans « Je, Vous, Tu... ». Elles sont déterminées, passionnées et n'ont peur de rien quand il s'agit de protéger leurs enfants ou leurs maris !
Vous êtes d'origine tunisienne. Quels rapports entretenez-vous avec ce pays ?
Je viens d'un milieu multiculturel et plurilingue. Mon père est franco-tunisien et ma mère est allemande. C'est mon grand père paternel qui est tunisien. La Tunisie, j'y suis née, j'y ai passé mon enfance, mon adolescence et une grande partie de ma jeunesse. J'ai grandi dans une famille bercée par le militantisme. J'ai de fait, des liens très forts avec ce pays. C'est un rapport passionnel. C'est aussi un des thèmes de Je, Vous, Tu... : ce sentiment fort d'appartenance à une patrie qui dépasse la langue ou la culture.
C'était important pour vous, en tant que femme et artiste d'évoquer une œuvre sur l'après-révolution et printemps tunisiens ?
C'était davantage la démarche d'un être humain lors du voyage, doublée du désir d'une artiste de partager des impressions et des interrogations sur ce pays. La révolution tunisienne n'a pas uniquement, été le résultat d'une immolation d'un vendeur ambulant, Mohammed Bouazizi (il a certes joué le rôle de l'étincelle). C'est surtout, un long processus historique, la succession de plusieurs événements depuis plusieurs années, bien moins médiatisés. « Je, Vous, Tu... » est un spectacle qui parle de ce qui a mené à la révolution. L'important pour moi, était de transmettre l'âme d'un peuple, sa rage face à l'injustice et l'oppression.
Comment est née le projet Kaktus?
Kaktus est une jeune compagnie qui regroupe des artistes de toutes origines et de toutes disciplines. Avec mon amie comédienne, Kimberly Jeitz, nous avons décidé de créer un espace de création dans lequel le théâtre conjugué à d'autres formes d'expressions artistiques, a la capacité de construire un espace de liberté absolue, un langage qui dépasse toute forme de code social normalisé, capable de toucher l'humain. Je, Vous, Tu..., est une coproduction Kaktus/Dabateatr. Dabateatr est une compagnie qui réunit une plateforme d'art et de disciplines variées afin de créer des passerelles entre les artistes, les disciplines artistiques et la société. Elle travaille en effet, à redonner une place à l'artiste et à amener le public, par la voie du spectacle, à réfléchir et à réagir. L'idée avait germé à mon esprit, au moment, où Jaouad Essounani (Directeur Artistique de Dabateatr), décidait de faire une semaine spéciale Tunisie, au sein de Dabateatr Citoyen.
Zoom
2010/2011/2012 : Sahra mon amour. Adaptation de Kalima, Désert et Voyages de l'autre côté de Jean Marie Gustave Le Clézio. mise en scène Ghassan El Hakim.
2008. : Paradise Blues. Texte de Pascal Martin. Mise en scène, Imane Zerouali.
2001 : Chroniques. Texte de Xavier Durringer. Mise en scène Pascale Siméon.
2002 : Le malentendu. Texte d'Albert Camus. Mise en scène Aïcha Ayoub.
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