Ah, Safi ! Sa douceur, son ambiance ramadanesque… Il est des villes où le visiteur se sent comme chez lui. La ville d'origine de la célèbre Choumicha est connue pour être un tourbillon de sens, de couleurs, de senteurs et de saveurs. Au-delà des traditionnelles visites familiales communes à toutes les villes et régions du Maroc en ce mois sacré, les habitants de Safi sont lève-tard pendant Ramadan. Les ruelles de l'ancienne médina sont plutôt désertes la matinée. L'après-midi, c'est la chasse aux bonnes affaires et l'achalandage augmente la température ambiante. En attendant le f'tour, les habitants de Safi prennent d'assaut les souks pour s'approvisionner. Un rituel quotidien où le poisson reste le met le plus prisé. Grillée ou frite avec de la charmoula (sauce préparée avec fines herbes et épices), la sardine est sans équivoque la reine de la table mesfiwie. Capitale de la sardine, Safi n'en demeure pas moins une ville portuaire offrant un large choix de poissons aux consommateurs. Dans les habitudes culinaires du mois de Ramadan, les Safiots ont un penchant pour Darii (loup), cuisiné dans un tajine avec des olives, ou encore pour le Pageot avec des carottes. Au QG mesfiwi, la smida (soupe à base de semoule et de lait) talonne de près la harira. Il faut dire que cette recette de la région de Abda est très copieuse. Elle est dans la majorité des cas présentée dans une soupière multicolore de la poterie locale. Zammita, el kaak, el maqrout, el baghrir baignant dans du miel ou encore la chebbakia qui a la particularité d'être plus épaisse que celles des autres villes. Des délices très savoureux qui offriront à votre palais un goût exquis qu'il ne sera pas prêt d'oublier ! Le repas du s'hour est très énergétique. Lait, sucre et féculents sont de mise. La chaariya (vermicelle) est préparée à la maison. Il est de tradition à Safi que les femmes n'achètent pas de pâtes au souk. La vermicelle se prépare avec beaucoup de céréales, un zeste de patience et une pincée d'amour…