Le parti d'extrême gauche Annahj Addimocrati a tenu son troisième Congrès national, ce week-end à Casablanca. Les « camarades » ont élu un nouveau Secrétaire national : Mustapha Brahma. Abdellah Harrif, SG sortant du parti, prononçant un discours devant les militants au centre Mohamed Zefzaf à Casablanca. Il n'y a pas eu que les islamistes pour organiser leur congrès lors de ce week-end riche en évènements politiques. Le parti d'extrême gauche d'Annahj Addimocrati (La voie démocratique) a également tenu son Congrès national. Il s'agit de son troisième, l'occasion pour son Secrétaire national sortant, Abdellah Harrif, de tirer sa révérence. Contrairement au Congrès du PJD qui n'a débuté que samedi, celui d'Annahj a commencé un jour plustôt, au centre culturel Mohamed Zefzaf à Casablanca. Le parti d'obédience communiste s'est longtemps plaint d'« actes de restrictions et de piratage » peu de temps avant la tenue de leur rassemblement, ainsi que du boycott médiatique dont il a fait l'objet de la part des médias officiels. Annahj s'est toutefois félicité de la tenue de son Congrès, le qualifiant de « grandement réussi », dans un communiqué publié dimanche. Au final, le parti a procédé à l'élection d'un nouveau SG, à savoir le peu connu Mustapha Brahma, ainsi qu'au renouvellement de son comité national, sorte de parlement du parti, qui compte quelques 81 membres, dont l'ancien SG Abdellah Harrif qui n'a pas tout a fait pris sa retraite, et continuera certainement à jouir d'une influence auprès des nouvelles instances dirigeantes. Sur les 81 membres du comité national, 17 sont des femmes, soit un peu plus de 20 % du total des membres de la nouvelle assemblée. Annahj et M20F, même combat ! Se déroulant sur trois jours, le 3e Congrès d'Annahj Addimocrati s'est tenu sous le thème « Un front unifié pour un militantisme populaire contre le Makhzen pour la construction d'un régime démocratique », c'est dire que le ton a été donné dès le départ, pour un parti qui s'est toujours ouvertement opposé au « Makhzen », ou plus précisément à toute parcelle de pouvoir que détiendrait la monarchie dans le pays. Tantôt militants pour une monarchie parlementaire, tantôt pour une république aux yeux des plus radicaux d'entre eux, Annahj Addimocrati a en tout cas, dès le départ, soutenu les jeunes du 20 février. Le Secrétaire national sortant Abdellah Harrif avait d'ailleurs déclaré quelques jours avant l'ouverture du Congrès que le programme de son parti était tout simplement le même que celui du mouvement du 20 février. Le nouveau leader d'Annahj est lui peu connu du paysage politique marocain. Ancien membre du groupuscule d'extrême-gauche Ila Lamam, ce cinquantenaire est par ailleurs fonctionnaire d'une entreprise publique spécialisée dans le BTP. Tout l'enjeu est de savoir si Brahma réussira à rebâtir un parti, que beaucoup de ses anciens alliés qualifient aujourd'hui de sectaire. * Tweet * * *