Le Paris Saint-Germain a officialisé samedi, le recrutement de l'ancien défenseur milanais Thiago Silva pour une rondelette somme comprise entre 40 et 45 millions d'euros. Le deuxième transfert le plus cher de l'histoire de la Ligue 1. Prétexte pour braquer les projecteurs sur la mirifique stratégie financière d'un ténor en gestation. Le directeur technique brésilien, Leonardo et Nasser El khelaifi, président du PSG, le 3 janvier 2012 à l'académie qatarie Aspire. C'est ce qu'on appelle être sous les feux de la rampe. Depuis l'ouverture du mercato estival le Paris Saint-Germain n'en finit plus de faire les choux gras des médias. Il ne se passe plus une semaine sans que des rumeurs ne nous mettent au parfum des éventuelles tractations du club dans le marché des transferts. Et pas des moindres. Fini le temps ou les dirigeants parisiens faisaient les yeux doux pour convaincre des joueurs professionnels affichant une valeur marchande moyenne. Fini l'époque où l'on se crêpait le chignon avec Marseille ou Lyon pour s'attacher les services d'un sociétaire de Ligue 1. Paris a grandi. Son cœur de cible aussi. Il n'émet plus sur la même longueur d'onde. Un vent de changement souffle au Parc des Princes. De Canal+ au Qatar Relever les challenges, même les plus fous. La devise du PSG. Avant ce changement de cap, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Pendant plusieurs années, Paris appartenait à Canal+ Horizon. Mais en 2006, la chaîne privée à péage cède le club à Colony Capital pour 26 millions d'euros. Cinq ans plus tard (juin 2011), en vertu d'un accord, la firme internationale américaine laisse 70 % du capital au fonds d'investissement qatari (QSI). Très vite, les choses s'accélèrent. En mars 2012, les Qataris rachètent les 30 % restant et deviennent du coup le seul propriétaire. Les nouveaux maîtres sont tout sauf avares. Ils prévoient de décaisser 500 millions d'euros pour les 5-6 prochaines saisons, à raison de 100 millions d'euros par mercato ! « Nous préférons investir beaucoup et tout de suite. Pendant 5, 6 ans, nous dépenserons ces sommes. Puis les investissements ralentiront, dixit Nasser Al-Khelaifi représentant de QSI. A la baguette, Leonardo Nommé directeur sportif en juillet 2011, l'ancien coach du Milan apparaît comme l'homme providentiel. Le cordon ombilical entre les Qataris et leurs cibles. Avec lui, Paris se refait une virginité sportive. En janvier 2012, il amène Carlo Ancelotti au Parc des Princes, avec à la clé, le meilleur salaire de coach en Ligue 1 (500 000 euros par mois). Avec des propriétaires généreux, autant viser loin. Ainsi, durant la saison 2011-2012, Leonardo privilégie une nouvelle approche, en essayant d'attirer dans ses filets des cadors issus d'autres horizons. La pêche fut fructueuse. L'ancien attaquant de Palerme, Xavier Pastore, et Thiago Motta, l'ex-maestro de l'Inter, louent leurs crampons pour respectivement 42 et 10 millions d'euros. Maxwell, Alex, Bisevac et Lugano renforceront plus tard l'effectif. Plus prosaïquement, le QSI a investi 107 millions d'euros depuis l'acquisition du club dont 87 millions au cours du dernier mercato estival. Et ça continue ! Le PSG ne compte pas lever le pied. Avec des ponts de millions, il arrive à débloquer presque toutes les situations. Mêmes les plus invraisemblables. Berlusconi ne démentira pas. Un temps réticent quant à la libération de Thiago Silva – l'un des meilleurs arrières au monde-, le président rossoneri a fini par lâcher du lest en livrant son défenseur brésilien pour 5 ans, avec un montant oscillant entre 40 et 45 millions d'euros. Auparavant, Paris avait décaissé 30 millions d'euros pour acquérir Ezequiel Lavezzi, ancien buteur de Naples. Le milieu croate Modric et Zlatan Ibrahimovic sont désormais dans le viseur. Selon toute vraisemblance, l'attaquant suédois devrait intégrer les rangs du PSG dans les prochains jours. Deux recrues de taille qui vont étoffer un groupe déjà bien au point sur le papier. Plus que le championnat, Paris détient les cartes pour jouer les trouble-fêtes en Europe. Qui disait que l'argent ne fait pas le bonheur ? * Tweet * * *