Ordures et chaleurs ne font pas bon ménage. Ces derniers jours, les habitants de certains quartiers de Rabat ont pu vérifier cela, suite à l'amoncellement grandissant d'ordures dans les rues de plusieurs quartiers, faisant de la capitale une décharge à ciel ouvert. La canicule n'a pas manqué d'aggraver la situation, mettant en danger la santé des habitants des zones concernées. En parcourant certains quartiers de Rabat ces jours-ci, difficile de croire que c'est cette même ville, qualifiée de « ville verte », qui est entrée au patrimoine mondial de l'UNESCO le 29 juin dernier. Une grève des travailleurs du secteur de la propreté, qui a débuté il y a plusieurs semaines, a entraîné un arrêt du ramassage des ordures, plus particulièrement dans les arrondissements de Hassan et Yacoub El Mansour, géré par Veolia Environnement. La canicule n'a pas manqué d'aggraver la situation, mettant en danger la santé des habitants des zones concernées. Le Soir échos a fait un tour dans la capitale pour prendre son pouls environnemental. Autant dire que le spectacle n'est pas beau à voir, même si la situation semble s'être calmée. Au bas des remparts jouxtant Bab Lahlou, une femme attend un taxi. « Cela fait des semaines que les ordures s'amoncellent ici », nous explique-t-elle, dépitée. « L'odeur devient de plus en plus insupportable. J'ai même pensé garder mes détritus chez moi pour ne pas polluer la rue, mais cela me met en danger aussi, ainsi que ma famille. On ne sait plus quoi faire de nos déchets !» Non loin de là, deux hommes se bouchent le nez en passant devant des poubelles éventrées par l'excès de déchets. Ils nous abordent spontanément. « Même quand un camion finit par venir ramasser les ordures, il suffit de quelques jours pour que la situation dégénère à nouveau », nous confient-ils, visiblement irrités par la situation qui s'éternise. Que ce soit dans les ruelles ou les grandes artères, mais aussi à même la chaussée, rares sont les espaces qui sont épargnés par l'amoncellement d'ordures. Le ramassage redémarre Un espoir demeure cependant, depuis l'annonce, par le conseil communal de Rabat, du ramassage des ordures dès mercredi soir. Même si hier encore, les quartiers de Diour Jamaa, l'Océan, Qbibat ou Hassan présentaient de nombreux points noirs. A deux pas de Bab El Had, au centre-ville de Rabat, Le Soir échos est tombé sur plusieurs agents de propreté de Veolia environnement. Aidés d'un tractopelle, ils déblaient les ordures qui bouchent presque la voie du tramway. Ils nous disent attendre un second camion, qui emmènera ces ordures là où elles devraient être, à savoir dans une décharge publique. Sur le sol, les traces noires ainsi que le jus d'ordures qui dégouline sur le trottoir témoignent de la longue durée durant laquelle les détritus sont restés là. A espérer que la situation se règle rapidement, avant même le passage de témoin entre l'actuelle société gestionnaire des ordures (voir encadré), et la nouvelle, qui remportera l'appel d'offres lancé prochainement. Veolia balayée par le Conseil communal Le contrat liant le Conseil communal de Rabat chargé de la propreté et la société Veolia Environnement sera résilié avant la fin de l'année. La société gérait jusque-là la propreté dans les arrondissements de Yacoub El Mansour et Hassan. L'annonce de la résiliation a été faite par le vice-président du conseil communal, Abdelmounaim Madani. Les raisons invoquées sont la non-maîtrise par la société gestionnaire, des « moyens de travail, notamment humains ». Un nouvel appel d'offres sera donc lancé prochainement, afin de désigner le successeur de Veolia. Avant le passage de relais, il a été demandé à Veolia de réadapter sa gestion des ordures ménagères. * Tweet * * *