Jean-Charles Vanier, DG de Schneider Electric Maroc revient, à travers cette interview, sur l'expertise de son groupe en matière de gestion optimale de l'énergie ainsi que la participation à la politique solaire du Maroc. Grâce aux différents projets lancés au Maroc, Jean-Charles Vanier reste très optimiste quant à l'avenir de l'activité de son groupe au Maroc. Comment se présente l'activité de Schneider Electric au Maroc ? En s'appuyant sur sa solidité historique (présence depuis plus de 60 ans au Maroc) en matière de distribution électrique et de contrôle commande, Schneider Electric se positionne actuellement comme acteur majeur en matière de la gestion de l'énergie. Grâce notamment à son expertise technique et la coordination efficiente des actions de son équipe, Schneider Electric a pu voir tous ses efforts couronnés par des projets de taille parfaitement en phase avec les tendances du marché et les ambitions de l'Etat marocain. Nous avons pu mener des projets variés dans divers secteurs comme les sites industriels, les infrastructures, les Data centers, les hôpitaux ou encore les centres commerciaux. Nous apportons des solutions concrètes permettant une utilisation intelligente de l'énergie et pouvant réduire jusqu'à 30% la facture énergétique. Quel a été votre chiffre d'affaires en 2011? Le groupe est coté en bourse de Paris. Le seul chiffre qu'on pourrait communiquer est celui du groupe. C'est ainsi qu'en 2011, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 22,4 milliards d'euros au niveau mondial. Comment participez-vous à la stratégie solaire du Maroc ? Notre stratégie est en phase avec le plan solaire marocain et les ambitions de l'Etat en matière de réduction des coûts énergétiques. En effet, le 15 juin 2011, Schneider Electric et Soitec ont signé un mémorandum d'entente avec Masen pour la mise en œuvre d'un partenariat intégré autour de la technologie CPV au Maroc. L'achèvement du projet permettra d'établir une filière photovoltaïque pour les besoins domestiques et pour l'exportation d'électricité et de centrales. Ceci contribuera à une stratégie d'approvisionnement à un coût de l'énergie maîtrisé sur le long terme pour le royaume, ainsi que la concrétisation d'un projet d'usine de production au Maroc. Cette initiative franco-marocaine inaugure le premier partenariat du Plan solaire méditerranéen (PSM) au sein des 43 membres de l'Union pour la Méditerranée (UPM), partenariat liant l'Europe aux pays riverains de la méditerranée. Quels sont les principaux contours de ce mémorandum ? Ce mémorandum d'entente entre Soitec, Schneider Electric et Masen prend place dans le cadre du Plan solaire marocain. Il est soutenu conjointement par les gouvernements marocain et français et s'articule autour de quatre volets. Tout d'abord, il porte sur la recherche et développement, à travers un travail de recherche conjoint sur les thématiques de R&D en lien avec le CPV et permettant un partage technologique en s'appuyant notamment sur la mise en place par Soitec d'un démonstrateur. En deuxième lieu, l'intégration industrielle, à travers la mise en place d'une chaîne d'approvisionnement locale pour les composants du système CPV, notamment les trackers et l'analyse de l'opportunité de l'installation d'une usine d'assemblage de modules CPV au Maroc. Ensuite, la formation, à travers un transfert de savoir de Soitec à Masen en matière de CPV et l'analyse avec l'ensemble des parties prenantes, de la possibilité de mettre en place un master « management des énergies renouvelables », en partenariat avec les universités ou écoles marocaines. Et en dernier lieu, il y aura des projets pilotes, à travers l'installation au Maroc de deux projets pilotes CPV de 5 MW chacun, avec deux systèmes de génération différente. Tout ou une partie de l'électricité ainsi produite serait dédiée à l'export dans le cadre du Plan solaire méditerranéen. Quel est l'agenda de ces projets pilotes ? Le premier projet, qui devrait être achevé début 2012, développerait sur la plate-forme technologique du site de Masen d'Ouarzazate un démonstrateur de 5 MW, jumelé aux installations de Soitec et Schneider Electric en France. Ainsi, une base commune de recherche et développement serait établie, facilitant une stratégie de transfert de savoir-faire entre les partenaires. Le second projet viserait la réalisation d'une nouvelle tranche de 5 MW à partir de modules de nouvelle génération, sur un site validé par les parties. Comment se présentent vos perspectives d'évolution au Maroc ? En associant de nouvelles activités de pointe (services avancés, sécurité et automatisme du bâtiment, systèmes d'installation et contrôle, alimentation sécurisée et refroidissement pour centre de données) à notre solidité en matière de distribution électrique et de contrôle commande, nous sommes en mesure de proposer des solutions de gestion de l'énergie uniques et complètes aux marchés résidentiel, de la construction, de l'énergie, des infrastructures, des données et des réseaux. De ce fait, et grâce aux différents projets lancés au Maroc et à cette intérêt pour l'efficience énergétique, nous restons très optimistes quant à notre avenir au Maroc. * Tweet * * *