C'est hier à Rabat qu'une campagne de plaidoyer pour la reconnaissance juridique des radios associatives-communautaires au Maroc a été lancée. Un projet initié « e-Joussour », programme du Forum des alternatives Maroc (FMAS). « Nous sommes à un moment historique de ce projet. Nous pourrions lui donner toute la valeur qu'il mérite et le concrétiser ou l'ignorer totalement renonçant ainsi à tous les efforts consentis depuis ces dernières années ». Hicham Etterchi qui préside le pôle des jeunes pour la bonne gouvernance au sein du FMAS tient à souligner l'importance pour le Maroc de se doter, aujourd'hui, de radios communautaires. Présenté comme étant vital à une démocratie qui se construit, le FMAS a lancé, hier à Rabat, sa campagne de plaidoyer pour la reconnaissance juridique des radios associatives-communautaires. « Nous avons élaboré une étude et tenu des rencontres nationales et internationale ayant réuni près de mille associations avant d'arriver à ce stade décisif du plaidoyer qui devra durer une année », déclare le coordinateur du projet, Mohamed Leghtas. Reconnaissance légal « Nous proposons soit la réforme de la loi 77-03 pour intégrer l'octroi d'une licence radio aux associations ou une loi consacrée totalement aux radios communautaires. Nous souhaitons la reconnaissance d'un troisième secteur, celui des associations qui s'ajoutera au public et au privé », explique Leghtas précisant qu'une journée d'étude sur ce projet est prévue au Parlement ainsi que des assises nationales et régionale dans le but d'apporter une vision pratique de ce type de radios. « Nous restons optimistes. Nous avons eu, pour le moment, une seule rencontre avec la présidente de la HACA qui nous a témoigné son soutien », se félicite la présidente du FMAS, Houria Esslami. Pour l'initiateur du projet, le Maroc a tout y gagner. «L'UNESCO reconnaît ces radios comme essentielles pour le développement de l'éducation et la promotion du patrimoine (...) Je pense que le Maroc est en avance parce qu'il sera certainement parmi les 40 ou 50 pays à reconnaître ces radios de proximité », estime le vice président de l'Association mondiale des radios diffuseurs communautaires (AMARC), Emmanuel Boutterin. Et d'appeler, à ce propos, à « ouvrir l'accès au spectre hertzien aux associations ». « Le média radio est magique d'autant qu'en ce cas précis, il est au service de la richesse nationale, de la diversité locale », ajoute-t-il. Webradio « e-joussour » En attendant que ce projet voit le jour, « e-joussour » lance sa propre radio à travers le web. Elle aura pour point central les anciens abattoirs de Casablanca. A l'occasion du plaidoyer pour les radios communautaires, la bande annonce de cette webradio a été présentée. Alliant trois langues : arabe, français et amazigh, cette radio devrait entamer ses programmes début juillet.