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Déclaration de Marrakech sur les médias communautaires et associatifs au Maroc : Vers un cadre législatif guidé par le référentiel des droits humains et l'éthique
Un appel solennel vient d'être lancé pour le Maroc afin qu'il outille son champ médiatique du cadre législatif approprié et à même de pouvoir donner lieu à un troisième acteur médiatique à côté des médias publics et privés. Les participants à la rencontre internationale sur les médias communautaires qui a eu lieu du 5 au 8 décembre courant à Marrakech, ont mis l'accent sur la nécessité d'un encadrement législatif, mais aussi sur la régulation et l'autorégulation dans ce sens, pour installer une certaine légitimité et sa liberté d'action, aussi bien sur le plan institutionnel que politique. Le dynamisme, sans précédent, des citoyens et des sociétés civiles dans la média-sphère (médias et TIC) devrait servir dans l'optique de consacrer ainsi un droit inaliénable qu'est le droit à la communication, grâce notamment à une jeunesse active et avide de connexion permanente et d'information de proximité. Pour que ce secteur de médias communautaires émerge et se renforce dans le champ médiatique national, la déclaration de Marrakech estime qu'il est impératif que le tissu associatif à vocation locale, comme le monde des ONG et des défenseurs des droits de l'Homme, de la liberté d'expression, du droit à l'information et du droit à la communication, s'engagent dans des partenariats et des réseautages, pour porter et soutenir le plaidoyer nécessaire, pour encourager et appuyer toute initiative de création de medias communautaires (radio à diffusion hertzienne, web radio…), pour aider à la formation des compétences et des leaderships, etc. D'ailleurs, les formes et initiatives de prise de parole citoyennes, tout particulièrement le cyberactivisme de la jeunesse dans la région Maghreb Machrek, donnent la preuve que le « droit à la communication » est plus que jamais un droit inaliénable, un droit à ce point moderne et décisif pour la destinée des peuples, qu'il doit accéder désormais à une place avancée dans le référentiel des droits de l'Homme et dans les modèles recommandés internationalement pour une bonne et démocratique gouvernance. Mais, pour que ce secteur des médias communautaires joue son rôle pertinent dans la promotion d'une culture et d'une gouvernance démocratiques, participatives et citoyennes, fait préciser la déclaration, il faut qu'il veille à ce que les normes, les pratiques et les standards d'une telle gouvernance et d'une telle culture soient respectés et constamment promus en son sein, et dans tous les aspects de l'activité d'une radio au medium communautaire : dans son organisation, son fonctionnement, son financement, sa gouvernance, ses contenus, etc. A cet égard, tous les participants à la rencontre de Marrakech ont retenu les principes et standards recommandés par l'AMARC et par nombre d'expériences de médias communautaires performantes, à travers le monde, qui en ont fait le référentiel guidant leurs pratiques et initiatives au sein de la société. Et du coup, tout média communautaire, a-t-on ajouté de même source, ne peut prétendre à un tel rôle sociétal, que si sa raison d'être et le sens de ses pratiques, en tant que média à but non lucratif, sont rigoureusement définis à partir et en fonction de sa population cible, c'est-à-dire un groupe de citoyens que mobilisent des objectifs communs et partagés, qu'ils soient d'ordre social, culturel, économique… Une radio communautaire ou associative émerge du groupe ou association qui la gouverne et la gère, en élabore et produit les contenus, en évalue régulièrement l'impact et la mission. En effet, tout champ médiatique, voué à la démocratisation de l'Etat et de la société, et à une citoyenneté agissante sur la gouvernance, au moyen notamment des médias communautaires, doit être guidé et encadré par le référentiel des droits de l'Homme tels que stipulés par la Déclaration universelle, ainsi que par l'éthique et la déontologie des médias telles que consignées dans les chartes mondialement adoptées et promues parmi les professionnels des médias. Les dizaines d'initiatives marocaines en gestation, notamment les web radios et portails de proximité, doivent être aux premières lignes dans la réalisation de cet objectif de plaidoyer et de réseautage, avec l'appui, bien acquis déjà, du reste du monde associatif national comme des partenaires à rayonnement international, comme l'AMARC, forte de ses 4000 membres (médias et réseaux de médias) répartis dans 115 pays. Une active et importante participation internationale Cette Rencontre internationale est initiée par le Portail de la société civile Maghreb Machrek E-Joussour, projet du Forum des Alternatives Maroc (FMAS), en partenariat avec l'Association Mondiale des Radios diffuseurs Communautaires (AMARC), et avec le soutien de l'International médias Support (l'Organisation de soutien aux médias - IMS). Plus de soixante acteurs associatifs, journalistes, blogueurs, experts, formateurs, opérateurs de médias…..). Se sont ainsi penchés sur le thème majeur des radios communautaires et associatives, en tant que service public, dans l'optique de promouvoir une information citoyenne et alternative au Maroc. Avec la participation de coordinateurs et spécialistes de réseaux de médias communautaires à l'échelle mondiale, venant notamment d'Amérique latine (Argentine, Brésil), d'Afrique (Ghana, Sénégal, Niger, Egypte, Tunisie), d'Orient (Palestine) et d'Europe (France), les travaux et ateliers de ce séminaire ont porté particulièrement sur les aspects théoriques relatifs à la stratégie, l'encadrement législatif, les contenus à véhiculer, les référentiels qui doivent animer la société civile, mais aussi un aspect pratique consistant en un exercice pratique ayant débouché vers la fin à l'élaboration d'une bande d'annonce et d'une émission pilote.