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Said Ouali : « Je remporterai ce titre mondial pour le Maroc» | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 25 - 06 - 2012

Il est en passe d'écrire une nouvelle histoire de la boxe marocaine. Said Ouali , basé à Las Vegas, combattra pour la ceinture mondiale de l'IBF en septembre. Le combat annoncé, Le Soir Echos a contacté le boxeur qui revient sur sa carrière, tout en dévoilant son amertume quant à l'état actuel de la boxe au Maroc et de ses dirigeants.
Said Ouali face à Hector Saldivia, qui l'a mis K.O au premier round au MGM Grand, Las Vegas.
Commençons par une petite présentation de votre parcours…
Je m'appelle Said Ouali et je suis un boxeur professionnel marocain basé à Las Vegas. J'ai quitté le Maroc quelques mois après ma naissance à Agadir et j'ai grandi en Belgique. A 20 ans, j'ai choisi de partir aux USA, à New Jersey puis New York, pour poursuivre ma carrière de boxeur. Au début c'était difficile car beaucoup d'éléments me compliquaient la tâche, dont le très bon niveau des boxeurs. Mais je n'ai jamais abandonné, même sans le soutien et l'intérêt du Maroc, dont je porte le drapeau lors de mes combats. C'est une chose de plus qui m'a incité à doubler mes efforts pour honorer mon pays, avant que les générations futures ne prennent la relève pour d'autres exploits.
Comment décrivez-vous votre style de boxe ?
Du moment que je suis gaucher, je suis un boxeur fausse patte. Mais je me considère plus comme un puncheur. C'est mon point fort et mon punch est puissant que ce soit avec la main droite ou bien gauche.
Quand est-ce qu'aura lieu votre prochain combat ?
Mon prochain combat aura lieu le 21 septembre à Anvers, en Belgique. Ce sera un très grand combat, qui verra notamment la présence du célèbre annonceur Michael Buffer. Je jouerai pour le titre de l'IBF contre un boxeur russe. Ce combat, en cas de victoire, me mènera directement au Top 10 mondial.
Vous combattez aux Etats-Unis depuis 12 ans, mais on ne vous a jamais vu au Maroc. Y-a-t-il une raison pour cela ?
Il faut demander cela aux gens qui gèrent la boxe au Maroc et plus précisément la boxe professionnelle, pour avoir une réponse bien argumentée. Apparemment, ces gens là sont loin de vouloir propulser le niveau de la boxe dans le pays. En ce qui me concerne, je n'ai malheureusement jamais eu cette opportunité et je n'en veux pas ailleurs. Tout le monde connaît les magouilles, les escroqueries et l'état lamentable de la boxe au Maroc, à cause de ses dirigeants. Je vise dans ce sens les personnes qui ne pensent qu'à leurs intérêts et laissent le bateau couler.
Il faut chasser les arrivistes ainsi que les incompétents, et laisser la place à des gens qui veulent réellement du bien pour ce sport dans le pays. Le public marocain est assoiffé de gloire et je crois qu'il mérite largement d'avoir des boxeurs de haut niveau qui font sa fierté.
Vous avez mentionné précédemment que des dirigeants marocains vous ont contacté afin de vous faire venir Maroc. Quels étaient les conclusions et l'objet de cette rencontre ?
On m'a contacté au mois de février pour me remettre une distinction. Finalement, après mon arrivée, j'ai découvert que ce n'étaient que des paroles en l'air. C'est drôle parce que tout ce qu'on a fait c'est de prendre des photos avec moi et m'ignorer ensuite. J'ai été dégoûté de la façons avec laquelle j'ai été traité. Je ne révélerai pas les noms de ces personnes par respect, mais il est clair qu'ils se reconnaîtront. Tout ce que je peux dire à ce sujet c'est que, quand on a une bonne réputation en tant qu'athlète, il faut veiller à la garder même après la fin de sa carrière sportive.
Cela en donnant l'opportunité à d'autres talents pour porter très haut le flambeau de la boxe marocaine, et non en faire un business familial dont l'objectif est loin de servir les boxeurs. Regardez Oscar de La Hoya par exemple, il a mis terme à sa carrière époustouflante et s'est dédié à la promotion en poussant un nombre incalculable de boxeurs mexicains vers la gloire. Le problème au Maroc c'est qu'on ne s'entraide pas, il y a beaucoup de jalousie et de haine.
Vous avez fait partie de la Team Mayweather avant de prendre votre destin en mains. Qu'est ce que vous pouvez nous dire sur cette période aux cotés de l'un des meilleurs boxeurs de tout les temps ?
J'ai appris beaucoup de choses durant cette période avec la Team Mayweather. Ils m'ont repéré dans un combat en Californie et m'ont signé sur le champ un contrat qui vient d'expirer cette année. Floyd est un gars super sympa. C'est l'un de mes meilleurs amis d'ailleurs. Il me corrigeait chaque fois que je faisais des erreurs. Cela sans oublier nos séances de sparring, ses conseils ou encore ses déplacements pour assister à mes combats. Je suis régulièrement en contact avec l'ensemble de l'équipe, car ce sont plus des amis que des connaissances passagères.
Un dernier mot au public marocain ?
Je remercie le public marocain pour ses messages de soutien tout au long de l'année, et je lui dis qu'il a toujours été une motivation pour moi lors de mes combats, puisque je n'ai jamais aimé le décevoir. J'attends mon prochain combat avec impatience et je ferai tout mon possible pour gagner ce titre mondial et le récompenser, car franchement, il le mérite.
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