La commission électorale a reporté l'annonce des résultats de la présidentielle qui devait intervenir hier. En attendant, les manifestations nocturnes se poursuivent au Caire Place Tahrir. Depuis jeudi, les deux camps multiplient les annonces de victoire. Ici, des partisans de Ahmed Chafiq. Presque une semaine après le scrutin présidentiel, es Egyptiens ne connaissent toujours pas le nom de leur futur président. Les résultats, qui devaient normalement être annoncés hier, ont été reportés à ce week-end. L'attente devient trop longue et nourrit d'ailleurs des tensions. Pour la deuxième nuit consécutive, des milliers de manifestants se sont rassemblés, mercredi soir, sur la place Tahrir au centre du Caire. Très remontés contre les militaires qui dirigent le processus de transition depuis la chute de l'ancien régime il y a un an, ils exigent de l'armée qu'elle tienne ses engagements en remettant le pouvoir aux civils. Car, ces derniers jours, les différentes mesures prises par le Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) prouvent bien la volonté des militaires de tout contrôler dans le pays. En témoigne la décision de l'armée de se substituer au Parlement et donc de légiférer après la dissolution de l'Assemblée constituante élue en février. À ce climat de tension viennent s'ajouter les rumeurs entourant l'état de santé de Hosni Moubarak. Le raïs est donné mort par certains médias du pays mais l'armée a démenti l'information. De sources médicales, l'ancien homme fort d'Egypte serait dans le coma depuis mardi soir. Pour l'heure en tout cas, les deux candidats, Mohamed Morsi et Ahmed Chafik, multiplient les annonces de victoire. À qui la victoire ? Le camp de Chafik le déclare vainqueur avec 51,5% des voix. Même son de cloche du côté des Frères musulmans qui ont aussi annoncé la victoire de leur candidat avec plus de 52% des voix. « J'invite le général Chafik, qui a appris le sens de l'honneur au sein de l'armée égyptienne, à s'exprimer pour féliciter le véritable vainqueur, Mohamed Morsi », a d'ailleurs déclaré un dirigeant de la confrérie, Essam el Erian, sur la chaine qatarie Al Jazeera mercredi soir. L'apaisement de la situation dépendra beaucoup du verdict de la présidentielle puisque les jeunes révolutionnaires, en majorité opposés à l'ancien Premier ministre de l'ère Moubarak, ont d'ores et déjà mis en garde contre toute tentative de manipulation. « Toute tentative visant à nous imposer Chafik, toute tentative de manipulation de la part du conseil militaire afin de nous l'imposer plongera l'Egypte dans une période d'instabilité et de tensions. Nous descendrons dans les rues pour manifester », a déclaré à Reuters, Ahmed Maher du mouvement du 6-Avril. * Tweet * * *