Acheter les valeurs phares tant qu'elles sont abordables. Le marché sans ONA et SNI, une phase très délicate. La BCP dans l'indice MSCI ? (Suite de la page Une) …Compte tenu de ce scénario, le marché n'attendra pas longtemps pour connaître le montage qui permettra l'élargissement du flottant des trois valeurs en question. De toute façon, la faiblesse de leur liquidité dans le contexte actuel limitera la surenchère en bourse. Quant aux titres ONA et SNI, le scénario de leur radiation a été annoncé dès les premiers jours de la révélation du méga deal. Il ne faut surtout pas croire que les boursicoteurs vont rester les bras croisés en attendant l'annonce des opérations stratégiques et la reprise de cotation des valeurs suspendues. En attendant les premières annonces par rapport au retrait puis à l'élargissement du flottant, il y a lieu de distinguer deux phases d'investissement. La première a déjà commencé, juste après la suspension de la cotation des holdings royaux et s'étendra jusqu'à leur retrait de la cote. Durant cette période, les investisseurs se positionnent plutôt à l'achat. Ils se focalisent principalement sur les valeurs phares du marché à savoir Maroc Telecom, CGI et Addoha. Qu'est-ce qui explique la tendance actuelle ? Lorsque les holdings royaux se retireront de la cote, l'importance des blue chips (valeurs phares), dans le flottant et la capitalisation, est vouée, naturellement, à grossir. De ce fait, leur valeur s'orientera vers la hausse. Mieux vaut donc les acheter maintenant avant qu'elles ne deviennent plus chères. Encore faut-il choisir le bon moment pour le faire. C'est ce qui explique les fluctuations que connaît le marché actuellement. La seconde étape commencera suite au retrait des deux holdings royaux de la place casablancaise. Nos sources sont unanimes à dire que c'est la période très délicate de la cotation qu'il faudrait gérer avec beaucoup de précautions. En effet, la cession des titres ONA et SNI sera à l'origine, selon nos sources, d'une abondance de cash sur le marché. «En moyenne, les OPCVM de la place auraient droit à 10% de cash supplémentaire s'ils décident de céder leurs titres ONA et SNI», estime un trader de la place. Reste à savoir comment faire fructifier ce cash. Faut-il attendre l'élargissement du flottant des trois valeurs agroalimentaires, que des opérateurs assimilent à des introductions en bourse ? Cette décision impliquerait le maintien d'une grande quantité de cash en hibernation, ce qui est contradictoire avec les règles de l'investissement. Néanmoins, le placement de ce cash sur le marché boursier n'est pas une tâche aisée puisque les valeurs phares de la place sont vouées à se renchérir du fait de l'augmentation de leur poids dans la capitalisation et le flottant. C'est là où les gestionnaires de fonds et les traders devront faire étalage de leurs talents financiers. Il ne faut surtout pas croire que les boursicoteurs vont rester les bras croisés en attendant l'annonce des opérations stratégiques et la reprise de cotation des valeurs suspendues. Dans le cas des investisseurs étrangers, une autre contrainte s'ajoute dans la prise de décision. En effet, le retrait d'ONA et SNI de la cote signifie leur radiation de l'indice MSCI, considéré comme référence pour l'investissement des fonds étrangers en bourse. Ces deux valeurs devraient donc être remplacées par deux autres, immédiatement. Les deux nouveaux entrants bénéficieront d'un intérêt immédiat et certain, des opérateurs étrangers. Des opérateurs du marché parlent déjà de la BCP comme éventuelle remplaçant de l'ONA ou de SNI. C'est ce qui expliquerait, selon nos sources, la progression sensible du cours de la valeur ces dernières séances. Autre question : Comment les opérateurs boursiers feront-ils pour s'adjuger le plus de titres dans le cadre des élargissements des flottants ? Certains opérateurs n'excluent pas des arrangements entre les institutionnels et les actionnaires des holdings royaux qui consisteraient à échanger les actions ONA-SNI contre des actions Centrale Laitière, Cosumar, Lesieur. Ce genre de deal permettrait d'éviter la mobilisation du cash à deux reprises. D'autres, assurent que la cession des titres ONA-SNI et la suscription aux introductions en Bourse des trois valeurs agroalimentaires se feront conformément aux procédures standards d'achat et de vente en Bourse.