Les rebelles ont donné jusqu'à midi (heure locale) au régime de Bachar al-Assad pour appliquer le plan de Kofi Annan. Aussi, les Etats-Unis envisagent-ils de contourner l'ONU pour mettre fin à la violence en Syrie ? Les soldats de l'Armée syrienne libre (ASL) lors d'une patrouille près de la ville de Homs. C'est aujourd'hui vendredi à midi, heure locale, (9 h GMT), que le délai, donné par les rebelles syriens au régime de Bachar al-Assad pour appliquer le plan de Kofi Annan, va expirer. L'Armée syrienne libre (ASL) a, en effet, indiqué dans un communiqué que « si le régime syrien ne respecte pas le délai de vendredi midi, le commandement de l'Armée syrienne libre ne serait plus tenu par aucun engagement lié au plan Annan et que son devoir serait de défendre les civils ». Un scénario qui risque de plonger le pays dans une violence inouïe alors que les troupes gouvernementales poursuivent toujours leur offensive sur les villes rebelles notamment à Houla, qui a été le théâtre d'un massacre le week-end dernier. Négociations sérieuses Les quelque 300 observateurs de l'ONU déployés en Syrie ne parviennent pas à faire respecter le cessez-le-feu prévu par le plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, entré en vigueur le 12 avril mais violé quotidiennement. « Après le massacre barbare de femmes et d'enfants à Houla, nous annonçons que plus rien ne justifie le respect de la trêve de manière unilatérale car Al-Assad a enterré le plan Annan au vu et au su du monde entier », a poursuivi l'ASL dans son communiqué. Les rebelles ont indiqué que ce délai doit permettre au chef d'Etat syrien Bachar al-Assad d'appliquer le plan Annan en six points, à savoir : l'arrêt de toutes les formes de violence, le retrait de toutes les troupes, les chars et les véhicules du régime des zones résidentielles, l'entrée de l'aide humanitaire dans toutes les régions sinistrées, la libération des prisonniers, l'accès des médias au pays, la liberté de manifestations pacifiques. L'ASL a, de même, insisté sur l'engagement des troupes gouvernementales à ne pas attaquer la mission des observateurs de l'ONU sur le terrain et « l'ouverture de négociations sérieuses sous l'égide des Nations Unies en vue de remettre le pouvoir au peuple ». Les rebelles ont, en outre, précisé qu'ils annonceront dans les prochains jours « une série de décisions déterminantes et courageuses pour la prochaine étape de leur lutte ». Pour sa part, la communauté internationale reste toujours divisée sur la stratégie à adopter pour mettre fin à la répression orchestrée par le régime syrien. L'option d'une intervention armée se précise de plus en plus du côté des Occidentaux, mais la Russie y est opposée. Moscou juge prématurée toute action du Conseil de sécurité qui irait dans ce sens. Contourner l'ONU Toutefois, plusieurs pays ont annoncé, mardi et mercredi, l'expulsion des représentants diplomatiques syriens en poste sur leur territoire, en guise de protestation contre le massacre de Houla. Aussi, Washington semble-t-il envisager une autre solution face à l'échec du plan Annan. Mercredi, Susan Rice, l'ambassadrice américaine à l'ONU, a annoncé que son pays envisage d'agir en dehors du Conseil de sécurité. La diplomate américaine a indiqué aux journalistes que si « le plan Annan est torpillé » et qu'on assiste à l'escalade de la violence, qu'il n'y aura de choix, pour riposter, que d'envisager une action en dehors du cadre du plan Annan et de l'autorité du Conseil de sécurité. Le délégué permanent russe auprès des Nations Unies, Vitali Tchourkine, a, de son côté, déclaré que la réalisation du plan Annan était le meilleur moyen d'éviter une catastrophe. « Tout le monde doit faire des efforts en ce sens. Si ce n'est pas le cas, les conséquences pour l'ensemble de la région, qui est déjà extrêmement fragile, seront terribles », a-t-il conclu. Le conflit a déjà fait 13 000 morts depuis son début en mars 2011 selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) basé au Royaume-Uni. * Tweet * * *