L'Association Racine pour le développement culturel au Maroc et en Afrique alerte les hôtes de Mawazine sur les dérives que subit la liberté d'expression créative au Maroc. Le rapeur Mouad Belghaouate, Alias Lhaqed, a été condamné le 29 mars dernier pour outrage à la police, dans un clip circulant sur Youtube. « Le festival Mawazine bat son plein et le Maroc accueille des artistes de renommée internationale. Afin que nos hôtes ne repartent pas avec une idée faussée de ce qui se passe dans notre pays, il est de votre responsabilité de les sensibiliser et de les interpeller, lors des rencontres que vous aurez avec eux, sur deux questions importantes liées à la liberté d'expression créative », peut on lire dans le communiqué envoyé aux journalistes et aux artistes par l'association Racine. Le RAP en prison L'association Racine, dont le président est Aadel Essadaani, a soulevé deux points que les journalistes et artistes ne sont pas sensés oublier lors de leurs entrevues et rencontres avec les artistes venus d'ailleurs pour le festival Mawazine. « Le premier, c'est bien entendu la condamnation à un an de prison ferme de Mouad Belghouate, alias Lhaqed, pour les paroles de ses chansons », soulève le communiqué. En effet, ce jeune rappeur de 24 ans avait été emprisonné pour la première fois en janvier et accusé sans preuves aucune d'avoir battu un jeune de l'Alliance royaliste. L'artiste sort de prison pour y retourner le 29 mars dernier, pour outrage à la police dans un clip circulant sur Youtube. Il est, depuis, derrière les barreaux à la prison d'Oukacha à Casablanca. « Le second point concerne la possibilité même de créer qui est entravée par les graves dysfonctionnements du Bureau marocain des droits d'auteur (BMDA).Cette instance, qui dépend du ministère de la Communication, a le monopole légal de la représentation des auteurs, quelle que soit leur discipline. Elle a failli à ses missions essentielles : protection des œuvres, défense des intérêts des créateurs, auteurs et artistes marocains, au Maroc et à l'étranger, collecte des droits d'auteur et des droits voisins et redistribution des sommes collectées », conclut le communiqué. Une pétition a notamment été rédigée, publiée et signée par près de 700 personnes, exigeant la considération de la création et exigeant un audit du Bureau marocain des droits d'auteur (BMDA). * Tweet * * *