Lundi, non loin de la ville de Benguérir, un minibus scolaire a été percuté par un train en provenance de Marrakech et à destination de Casablanca. Bilan officiel : 4 morts et 16 blessés. Un autre drame qui remet à jour le débat sur la sécurité des passages à niveau dans le pays. Le drame survenu près de Benguérir a fait 4 morts et 16 blessés dont cinq sont dans un état grave selon des sources médicales. Dans leur dernier bilan officiel établi, les autorités locales ont estimé à 4 le nombre d'enfants morts et à 16 le nombre de blessés dont 5 dans un état grave, suite à l'accident meurtrier qu'a connu la région de Benguérir. D'après des sources médicales, les enfants du lycée-collège Oulad Hassou El Hamri ont été transportés dans 3 centres hospitaliers différents de Marrakech selon la gravité de leur cas, à savoir, le CHU, la clinique Ibn Tofaïl, ou encore l'Hôpital Militaire. « Une petite fille a été accueillie chez nous au service de réanimation du CHU. Elle a la jambe fracturée, mais son état n'est pas critique. Elle est consciente et elle nous parle normalement », indique une source médicale du CHU. Le chauffeur placé en garde à vue Pour l'ONCF, c'est la faute du conducteur du minibus scolaire. Dans son communiqué, nous pouvons lire que « le 21 mai 2012, vers 18h, le train n° 612 assurant la liaison Marrakech-Casablanca-Fès, s'est arrêté d'urgence après avoir heurté un minibus de transport scolaire qui s'est engagé imprudemment sur la voie ferrée à hauteur d'un passage à niveau non gardé situé entre les gares de Benguérir et de Skhours ». Khalid Misbah, membre de la section de l'AMDH à Benguérir, nous apprend que le chauffeur du minibus scolaire, s'est rendu lui-même au poste de police de Benguérir. Il est jusqu'à présent placé en garde à vue au tribunal de première instance et n'a toujours pas été interrogé. Quelques sites d'information électronique avaient parlé d'un chauffeur en état d'ébriété, chose infirmé par Khalid Misbah, qualifiant cette information de « tordue ». Si dans son communiqué l'ONCF parle de l'imprudence du chauffeur, l'office évoque rapidement le principal problème que plusieurs pointent du doigt : le passage à niveau non gardé. Les PN disparaissent doucement mais sûrement Contactés pour nous parler des solutions qu'ils comptent entamer pour éviter à l'avenir ce type de drame, Aziz Rabbah, ministre de l'Equipement et du transport et Rabie Khlie, directeur général de l'ONCF sont restés injoignables. Idem pour le service de la communication de l'Office chérifien. Rappelons que dans le cadre d'une convention de partenariat entre l'ONCF, le Conseil régional du Gharb-Chrarda-Béni Hssen, les Conseils provinciaux de Kénitra et Sidi Slimane, la Commune urbaine de Kénitra, la Commune urbaine de Sidi-Slimane et la Commune urbaine de Souk El Arbaa, le 29 janvier, Khlie et Rabbah avaient présidé la cérémonie d'inauguration d'un pont-route construit en remplacement du passage à niveau 1052 à Kénitra pour un budget de 130 millions de dirhams. Le projet prévo it le remplacement de 4 passages à niveau à Kénitra dont 2 en service, 4 à Sidi-Slimane dont 1 en service et 2 à Souk Larbaâ, encore en cours de réalisation. « Depuis 2005, près de 46% du programme global a été réalisé correspondant à la suppression de 118 passages à niveau, soit une moyenne de 16 PN par an, et leur remplacement par une centaine d'ouvrages d'art : passerelles pour piétons, ponts-rails et ponts-routes … Les nouvelles lignes récemment mises en service, en l'occurrence la connexion Tanger – Port de Tanger Med et la ligne de Nador, ne comptent aucun PN. », peut-on lire dans un communiqué de l'ONCF. Construire un pont à la place de chaque passage à niveau, mettrait carrément fin à ce type d'accident tragique. Sauf si le train déraille, cela devient une autre histoire… Le tristement célèbre passage à niveau de Ksar El Kébir En octobre dernier, une collision entre un train et un grand taxi avait fait six morts et un blessé grave. L'accident était survenu quand le train arrivant à grande vitesse a écrasé le taxi à un passage non gardé près de Ksar El Kébir. Dix années plus tôt, des dizaines d'ouvriers agricoles se trouvant à bord d'une remorque tirée par un tracteur, avaient trouvé la mort à ce même passage. * Tweet * * *