Le retrait par le Maroc de sa confiance à l'envoyé spécial du SG de l'ONU, Christopher Ross, a été débattu, lundi au Parlement. Youssef Amrani a rassuré les députés inquiets quant à l'évolution du dossier du Sahara. Youssef Amrani a tenu à présenter aux députés toutes les preuves légitimant la décision marocaine. «Vous avez fait preuve d'audace quant à votre décision de retirer la confiance du Maroc à Christopher Ross, mais ce qui nous tracasse, c'est qu'au cours de sa présence à la commission des Affaires étrangères, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Othmani, nous a annoncé une nette amélioration dans l'évolution du dossier du Sahara, qu'il y a une grande entente avec le conseil de l'ONU. À présent, nous sommes en droit d'être surpris ». Le député du PAM, Mehdi Bensaid, exprime l'incompréhension de son parti d'une décision du moins inattendue à un moment où les efforts diplomatiques laissaient paraître des indicateurs plutôt positifs. La surprise générale Ce qui a le plus dérangé les partis de l'opposition, c'est l'opacité du gouvernement vis-à-vis d'un dossier aussi sensible que celui-ci. « Nous souhaitons un peu plus de sincérité du gouvernement. On nous a dit que tout allait de mieux en mieux dans ce dossier et voilà qu'on nous étonne avec des décisions le moins qu'on puisse dire incorrectes », déclare Ahmed Zaidi, président du groupe USFP à la Chambre des représentants. Et de rappeler la succession des envoyés spéciaux dont le dernier, Christopher Ross, bénéficie à présent de l'appui du secrétaire général de l'ONU. « Cela pose un sérieux problème quant à l'avenir du dossier. Pour le moment, seule la France réitère son soutien à la position du Maroc », s'inquiète ce député. Le Mouvement populaire va jusqu'à proposer la constitution de toute urgence d'un groupe de travail composé de politiciens, d'experts et d'académiciens dont la mission sera d'accomplir une action parallèle à celle des diplomates en assurant « un marketing », une meilleure médiatisation du dossier à l'échelle internationale. Une décision inéluctable Face aux députés, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Youssef Amrani, a tenu à présenter toutes les preuves légitimant la décision marocaine. « Ces négociations n'aboutissaient à rien de concret, Christopher Ross nous a, en fait, conduit vers des questions secondaires, sans aucun lien avec le fond, c'est-à-dire avec une solution politique sur la base du projet marocain d'autonomie », précise le ministre. C'est finalement le rapport de l'envoyé spécial qui a eu l'effet de la goutte d'eau qui fait déborder le vase du Maroc. Contenant des propos jugés méprisants et déformés quant à la réalité, « ce rapport représente une atteinte face à laquelle le Maroc ne pouvait pas ne pas réagir en toute légitimité. La position du Maroc, membre du Conseil de sécurité, est favorable, aujourd'hui, et suscite un grand respect auprès de nos partenaires et nos alliés », se félicite Youssef Amrani, reconnaissant que le chemin de la diplomatie marocaine est encore long. * Tweet * * *