Les employés des stations de péage des Autoroutes du Maroc répondent aux déclarations de l'ADM. Leur mot d'ordre est « le débrayage » jusqu'à satisfaction de leur principale revendication, à savoir l'intégration directe. Entamé depuis le 6 avril, le mouvement de grève des employés des stations de péages des Autoroutes du Maroc sera maintenu jusqu'à la fin de ce mois. Le bras de fer opposant la société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) aux employés des stations de péage persiste. Vendredi, lors d'une conférence de presse, ces derniers allaient annoncer leur décision de maintenir le mouvement de grève jusqu'à satisfaction de leurs revendications qu'ils jugent légitimes : «Le débrayage, entamé le 6 avril, se poursuivra jusqu'au 31 mai», nous a confirmé Abdellatif Souteih, secrétaire général du syndicat des employés des stations de péage des Autoroutes du Maroc. L'annonce des grévistes a été décidée en réponse à un communiqué des Autoroutes du Maroc dans lequel la direction assure avoir répondu à toutes les doléances des employés en grève des sociétés d'externalisation : stabilité de l'emploi, revalorisation des salaires et établissement de contrats à durée indéterminée. « Les doléances des grévistes ont été satisfaites à travers l'élaboration d'une nouvelle mouture du cahier des charges qui répond à leurs revendications et garantit leurs droits sociaux. Ce nouveau cahier des charges a été approuvé le 9 février dernier par la commission technique et fait l'objet d'un appel d'offres ouvert lancé récemment », affirme, dans un communiqué, la direction d'ADM qui déplore la position des représentants des grévistes. « Les représentants du syndicat des grévistes ont changé d'attitude : au lieu de prendre part au dialogue pour contribuer à l'élaboration du cahier des charges-type, ils ont opté pour la surenchère en réclamant l'embauche directe et immédiate à ADM. Or, cette question ne figure pas à l'ordre du jour ». Réponse du berger à la bergère… Dans un entretien accordé au Soir échos, le DG de la société nationale des Autoroutes du Maroc, Othmane Fassi Fihri, a été on ne peut plus clair. « Pour nous, le problème est résolu. Nous avons rempli nos engagements et nous avons apporté les solutions conformes à ce qui a été convenu avec le syndicat de l'UMT. Nous avons élaboré un nouveau cahier des charges qui fait l'objet d'un appel d'offres. Il a été approuvé par la commission, et toutes les demandes des employés de ces sociétés d'externalisation sont satisfaites ». Or, les grévistes exigent l'intégration directe au sein des de la société des Autoroutes du Maroc. Leur syndicat brandit le code du travail pour justifier la légitimité de leur revendication. Ce dernier stipule qu'une entreprise ne peut recourir au contrat de travail à durée déterminée (CDD) qu'après concertation avec les centrales syndicales représentatives et que si et seulement si le travail a un caractère saisonnier ou temporaire. Le même code du travail autorise également le recours au travail temporaire pour le remplacement d'un employé absent. Or, souligne le bureau syndical des employés, le travail de ces personnes n'est en aucun cas temporaire. Réponse de la direction d'ADM : « Ces employés ne sont pas liés directement aux Autoroutes du Maroc mais dépendent uniquement des sociétés privées d'externalisation qui réalisent pour son compte des prestataires de services. Elles ont été sélectionnées suite à un appel d'offres ». Dans son communiqué, ADM ajoute que « la commission nationale tripartite, composée de représentants des ministères de l'Equipement et du transport, de l'Emploi et de la Confédération générale des entreprises du Maroc ainsi que de représentants des protestataires, s'est réunie le 18 mai 2011 et a attesté qu'il n'existe aucune relation de travail entre les grévistes et la société des Autoroutes du Maroc ». Les grévistes ne voient pas les choses du même œil. Ils insistent sur l'intégration et se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation. Jusqu'à quand ? « Jusqu'à gain de cause », répondent-ils. A noter qu'Autoroutes du Maroc s'apprête à lancer le télépéage. Un test sera initié à Bouznika et Tit Mellil. Par la voix de son DG, Othmane Fassi Fihri, ADM prévoit « d'équiper toutes les autres gares, à partir de l'année prochaine, afin de permettre une plus grande fluidité du trafic ». ( Lire également l'entretien avec Othmane Fassi Fihri, publié dans notre édition du lundi 21 mai), c.f : www.lesoir-echos.com. * Tweet * * *