Les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib se sont inscrits sur une courbe descendante tombant ainsi de 166,7 milliards de dirhams en décembre 2011 à 152,3 à fin mars 2012 puis à 149,1 milliards au 4 mai 2012. Les chiffres alarmants que vient de publier la banque centrale laissent entendre que les contraintes de la solvabilité extérieure s'accentuent davantage. Au terme du premier trimestre 2012, les dépenses de compensation, d'un montant de 14,9 milliards DH, marquent un saut spectaculaire de près de 5 milliards DH d'un mois à l'autre. Les avoirs extérieurs nets dont dispose Bank Al-Maghrib – du moins jusqu'au 4 mai 2012 – sont de 149,1 milliards de dirhams. Un total qui ne pourrait lui servir pour sauver la mise le cas d'un choc quelconque ou même à rétablir la confiance des investisseurs étrangers si la chute continue de ses réserves de change persiste. Les chiffres alarmants que vient de publier la banque centrale laissent entendre que les contraintes de la solvabilité extérieure s'accentuent davantage. Ces avoirs se sont inscrits sur une courbe descendante tombant ainsi de 166,7 milliards de dirhams en décembre 2011 à 152,3 à fin mars 2012 puis à 151 milliards le 30 avril 2012. Mise à part les hautes tensions sur les liquidités bancaires, cette dégringolade reflète également les fortes pressions sur l'équilibre extérieur, et de là l'équilibre budgétaire. Ce dernier s'est soldé à fin mars 2012 par un déficit de 5,8 milliards de dirhams. C'est d'ailleurs le résultat du gonflement aussi bien des charges de compensation qui ne cessent d'exploser que celles de fonctionnement au grand dam des dépenses d'investissements ayant chuté de 34,4 % à 8,8 milliards de dirhams. Montée en flèche des dépenses de compensation Au terme du premier trimestre, les dépenses de compensation, d'un montant de 14,9 milliards, marquent un saut spectaculaire de près de 5 milliards d'un mois à l'autre. En variation annuelle, ces charges ont enregistré une hausse alarmante de 33,8 % grimpant ainsi de 11 à près de 15 milliards de dirhams. Les scénarios les plus optimistes tablent déjà sur un total dépassant les 65 milliards de dirhams au titre de l'année en cours. Une campagne agricole en dessous de la moyenne (48 millions de quintaux) doublée d'un niveau assez élevé des cours mondiaux des matières premières ne laissent aucun doute sur le fait que les charges de compensation exploseraient davantage ; confirmant encore une fois les pronostics que l'étau ne cesse de se resserrer autour de la marge de manœuvre budgétaire. Déjà à fin mars dernier, la croissance de l'économie nationale aurait marqué une perte de vitesse pour se situer à seulement 2,2 %, selon le HCP. À l'origine de cette décélération significative, la perte sèche de 11,7 % de la valeur ajoutée agricole en variation annuelle, mais aussi du repli du PIB non agricole qui aurait été ramené à 4,3 %, après avoir affiché une progression de 5,6 % le trimestre d'avant. Pression de la liquidité bancaire Outre la marge de manœuvre budgétaire, celle monétaire est invitée elle aussi à subir les effets de la crise bien installée. La pression de la liquidité bancaire pèse comme le montre la note de la banque des banques sur la liquidité du marché. En effet, au cours du mois précèdent le besoin de liquidité des banques s'est aggravé de plus en plus pour s'élever à 55,3 milliards de dirhams au lieu de 51,1 milliards en glissement mensuel. Les analystes attribuent la tension à « l'évolution des facteurs autonomes de liquidité ayant exercé un effet restrictif de 4,2 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, en relation essentiellement avec la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib », note-t-on. Dans le souci d'assurer l'équilibre du marché, l'institution d'émission s'est vue obligée de réviser à la hausse le volume de ses injections le portant à 57 milliards de dirhams. La crise des liquidités bancaires se fait ressentir au niveau de l'octroi des crédits. Les crédits immobiliers ont annoncé un tassement, revenant de 8,8 % à 8 % en mars. Pis, les créances en souffrance se sont accrues de 10 % à 34,3 milliards de dirhams en variation annuelle. Une situation qui ne rassure plus. * Tweet * * *