La solvabilité extérieure ne cesse d'émettre des signaux alarmants. Selon Bank Al-Maghrib, les avoirs extérieurs nets se sont contractés de près de 15 %, tombant ainsi de 168,6 milliards de dirhams à 158,4 milliards de dirhams entre décembre 2011 et fin mars 2012. Les réserves nettes de change de BAM ont chuté de 166,7 milliards DH à 153,4 milliards DH sur la même période de référence. La solvabilité extérieure du pays est remise en question. Entretenant un lien étroit avec la balance courante, qui affiche un déficit structurel, la solvabilité extérieure ne cesse d'émettre des signaux alarmants. En atteste d'ailleurs la chute spectaculaire des avoirs extérieurs nets au terme du premier trimestre 2012. Selon le dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib, les avoirs extérieurs nets se sont contractés de près de 15 %, tombant ainsi de 168,6 milliards de dirhams à 158,4 milliards de dirhams entre décembre 2011 et fin mars 2012. La perte sèche enregistrée recouvre en fait la dégringolade des réserves nettes de change de Bank Al-Maghrib. Celles-ci ont glissé remarquablement de 166,7 milliards de dirhams à 153,4 milliards de dirhams. Un déficit qui s'accentue Ce retrait spectaculaire n'est en fait que le produit du déficit sans cesse accentué aussi bien de la balance commerciale que celle courante. Pour la première, les indicateurs préliminaires de l'Office des changes laissent dégager, au terme des trois premiers mois de l'année 2012, un déficit commercial situé à 5,7 milliards de dirhams, soit une aggravation de 13,2 % en glissement annuel. S'agissant de la seconde, les agrégats clés (transferts de capitaux, recettes d'investissements…) font ressortit un tableau de bord qui clignote. En effet, les recettes « voyages » ont marqué une contraction notable de 0,8 % à plus de 12 milliards de dirhams. Sans oublier l'évolution insignifiante des recettes MRE. Ainsi, ces dernières ont affiché une légère hausse de 5,5 % à plus de 13 milliards de dirhams, toujours sur la même période de référence. Pour sa part, le solde des revenus d'investissements étrangers avance à pas timides. Les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers ont enregistré une légère hausse de 1,5 %, grimpant ainsi de 6,9 milliards de dirhams durant les trois premiers moins de l'année précédente à plus de 7 milliards de dirhams à fin mars 2012. une tendance qui contraste avec celle des remboursements de prêts privés, lesquels, une des composantes du poste dépenses, ont chuté de 76 % à 97,4 milliards de dirhams. Tout cela pour dire que le taux d'endettement extérieur devrait d'urgence être stabilisé sur le moyen terme. Dans le même ordre d'idées, le taux de la dette publique, situé aujourd'hui à 62 % du PIB, est appelé, lui aussi, à augmenter du fait que les perspectives de croissance de l'économie nationale ne sont plus au beau fixe. Les scénarios les plus optimistes tablent sur un taux avoisinant les 3 %, en ligne avec les contraintes budgétaires, mais aussi avec les déconvenues de la conjoncture internationale doublée des effets d'une campagne agricole médiocre. Spirale baissière des investissements industriels Les contraintes de la solvabilité extérieure du pays interrogent sur la capacité du gouvernement de Benkirane à briser la spirale baissière des investissements industriels. En un mot, stopper le processus sans fin de désindustrialisation. Chiffres à l'appui, la contribution de l'industrie s'élève aujourd'hui à seulement 13 % du PIB. Ce retrait cumulatif s'effectue au profit des biens et services échangeables (services financiers, télécoms, BTP…), qui s'accaparent plus de 65 % de la valeur ajoutée nationale. Toujours au sujet de l'investissement, il est à souligner que le niveau des prêts d'équipement accordés a subi, lui aussi, un reflux. L'évolution des prêts à l'équipement a enregistré un repli 2,3 % passant ainsi de 140,4 milliards de dirhams à fin décembre 2011 à 136,6 milliards de dirhams à fin mars, d'après la banque des banques.