A fin mai 2010, le déficit commercial ressort à 64,5 contre 59,1 milliards de dirhams sur un an . Les exportations hors phosphates et dérivés n'ont gagné que 3% . La hausse des importations enregistrée est «à attribuer à hauteur de 35,1% aux importations de pétrole». Au terme des cinq premiers mois de l'année en cours, il semble que les échanges extérieurs du Maroc n'ont pas encore retrouvé de couleurs. D'une reprise, on a longuement parlé, mais les derniers chiffres fraichement publiés par l'Office des changes montrent clairement que le déficit commercial ne cesse de se creuser. En effet, ce dernier ressort à 64,5 milliards de dirhams contre 59,1 milliards de dirhams durant la même période de l'année 2009, soit une évolution de 9,2%. A l'origine de cette tendance, on trouve les importations qui ont augmenté de 10,6% à 117,6 milliards de dirhams. Au moment où les exportations ont affiché une progression de 12,4% à 53,1 milliards de dirhams. L'avancée timide de nos ventes à l'étranger à fin mai s'explique essentiellement par le saut remarquable qu'ont enregistré les exportations des phosphates et dérivés. A en croire la publication mensuelle, elles ont réalisé une expansion de 65,3% à 11,7 milliards de dirhams, alors que celles hors phosphates et dérivés n'ont gagné que 3% seulement à 41,3 milliards de dirhams toujours sur la même période de référence, Dans le détail, les ventes de phosphates se sont améliorées de 18,8%, en passant de 2,5 milliards de dirhams à fin mai 2009 à plus de 3 milliards de dirhams un an plus tard. Suivant la même trajectoire ascendante, les écoulements des composants électroniques (transistors) se sont accrues de 42,3 % à plus de 2 milliards de dirhams. Par contre, le secteur textile et habillement peine toujours à renouer avec la croissance et le reflux des ventes. Ainsi, elles se sont établies à plus de 6,8 milliards de dirhams pour les vêtements confectionnés (-17,2%) et à plus de 2,3 milliards de dirhams pour les articles de bonneterie (16,2%). Et elles ne sont pas les seules d'ailleurs. Les exportations de fils et câbles pour l'électricité ont chuté, elles aussi, de 61,8% à 1,2 milliard de dirhams. De leurcôté , les produits alimentaires se sont repliés de 9,9% à 9,8 milliards de dirhams. «Ce reflux est imputable aux ventes de tomates fraiches (-35% ), de fruits frais (-40,3% ), de légumes frais, congelés ou en saumures (-30,4% ) et de crustacés, mollusques et coquillages (-9,3%)», note-t-on. S'agissant des importations, la hausse enregistrée est «à attribuer à hauteur de 35,1% aux importations de pétrole». Celles-ci ont, en effet, connu une expansion notable de 70,7% à 9,5 milliards de dirhams. A part le pétrole, l'alourdissement de la facture énergétique trouve son fondement dans la hausse des importations d'autres produits. Il s'agit du gaz, de pétrole et autres hydrocarbures (+44,7% ), d'énergie électrique (+1,5 milliard DH) et de gas-oils et fuel-oils (+25,1%). En revanche, la facture céréalière s'est allégée. Les approvisionnements en blé se sont contractés de 32,6% à 2,7 milliards de dirhams. Idem pour nos commandes de biens d'équipement, qui se sont rétractées de 2,2% à plus de 27 milliards de dirhams. Par ailleurs, les principaux postes de la balance courante ont affiché des signes de reprise bien qu'elle soit lente et à manier avec prudence. Ainsi, les recettes MRE se sont chiffrées à plus de 20 milliards de dirhams en hausse de 11%. Pour leur part, les recettes voyages ont enregistré une appréciation de 10,2% à plus de 18 milliards de dirhams. Suivant la même tendance, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont améliorées de 33,1% grimpant ainsi de 8 milliards de dirhams durant les cinq premiers moins de 2009 à plus de 11 milliards de dirhams à fin mai de l'année en cours. Commerce extérieur Avoirs extérieurs nets Perte de 7,5% La détérioration des termes del'échange enregistrée durant les cinq premiers mois de 2010 n'a pas manqué d'impacter lourdement les avoirs extérieurs nets du pays. Selon l'office des changes,à fin mai 2010, les avoirs extérieurs nets se sont chiffrés à 178,2 milliards de dirhams au lieu de 192,7 milliards de dirhams au cours de la même période de l'année précédente, soit une perte de 7,5% ou 14,4 milliards de dirhams. Ce résultat est imputable tant aux avoirs extérieurs nets de Bank Al Maghrib qui sont passés de plus de 176 milliards de dirhams à fin 2009 à 169 milliards de dirhams à fin mai 2010 soit une baisse de 4,2%, qu'aux avoirs extérieurs nets des autres institutions de dépôt. Celles-ci se sont affaissées de 43,7% à 9,1milliards de dirhams contre 16,3 milliards de dirhams sur la même période de comparaison.