Le chômage s'aggrave grimpant de 9,1% pour atteindre 9,9% entre le premier trimestre 2011 et celui de l'année en cours, selon le HCP. Au total, l'institution officielle de production des chiffres recense 109 000 postes perdus entre l'urbain et le rural. La population active en chômage s'est accrue de 9% au niveau national, passant de 1 037 000 au 1er trimestre 2011 à 1 130 000 chômeurs, au 1er trimestre de 2012 (64 000 en milieu urbain et 29 000 en milieu rural). Près de 10%. Tel est le taux de chômage enregistré à fin mars 2012, selon les dernières statistiques fraîchement publiées par le Haut Commissariat au plan. En effet, ce taux a grimpé de 9,1% pour atteindre 9,9% entre le premier trimestre 2011 et celui de l'année en cours. Une accentuation qui en dit long sur les contraintes conjoncturelles de l'économie nationale. D'abord, un constat se confirme davantage : les effets de la crise mondiale sont bien là. Et ce n'est pas l'Organisation mondiale du travail (OIT) qui dira le contraire. Elle prévoit, justement, dans son rapport 2012, l'avènement de 202 millions nouveaux chômeurs sur le marché mondial du travail, en ligne avec les politiques d'austérité budgétaire poursuivies, remettant ainsi en cause toute éventuelle relance. 109 000 postes perdus selon le HCP Le Maroc ne fait pas exception. Et pour mesurer de plus près les conséquences de cette crise qui semble « entrée dans une nouvelle phase », il suffit de relever le pourcentage suivant : « 27,2% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite à l'arrêt de l'activité de leur établissement ou au licenciement», soulève le HCP. Ce qui signifie que la machine de production, et partant, de création d'emploi, tourne au ralenti. Mis à part les secteurs des services et les « activités mal désignées », tous les autres secteurs ont perdu des emplois. Au total, l'institution officielle de production des chiffres recense 109 000 postes perdus entre les milieux urbain et rural. De là, le taux de chômage est passé de 13,3% à 14,4%, en milieu urbain, et de 4,3% à 4,8% en milieu rural. Et il semble que c'est ce dernier qui a encaissé les pertes sèches, en lien avec la vague de froid et de sécheresse qui s'est abattue sur le pays au cours de cette campagne agricole. Les résultats parlent d'eux-mêmes. Le secteur de « l'agriculture, forêt et pêche » pointe en tête de liste des activités les plus sinistrées en matière de destruction d'emplois, avec 157 000 emplois supprimés, exclusivement des emplois non rémunérés ; soit une baisse de 3,7% en glissement annuel. Suivi de loin par le secteur des BTP, avec 42 000 postes d'emplois perdus ; soit un repli de 3,7%. Grosso modo, les rangs de l'armée des chômeurs se sont consolidés davantage avec le déferlement de 93 000 nouveaux candidats. Ainsi, « la population active en chômage s'est accrue de 9% au niveau national, passant de 1 037 000, au premier trimestre de l'année 2011, à 1 130 000 chômeurs au même trimestre de l'année 2012 (64 000 en milieu urbain et 29 000 en milieu rural) », note-t-on. L'emploi non rémunéré l'emporte Par ailleurs, un fait marquant saute aux yeux : l'emploi non rémunéré l'a emporté sur celui rémunéré. 205 000 postes d'emplois non rémunérés ont été perdus (149 000 en zones rurales et 56.000 en zones urbaines), selon le HCP. La prédominance de ce profil renseigne sur la précarité sans cesse grandissante de l'emploi au Maroc. « La précarité du travail est avant tout une tragédie humaine pour les travailleurs et leurs familles (…) Cette instabilité accrue de l'emploi signifie donc des gains de productivité plus faibles à l'avenir et de piètres perspectives de carrière et de prospérité », peut-on lire dans le rapport de l'OIT. Ce qui met à nu la cohérence entre les politiques macroéconomiques et d'emploi du gouvernement Benkirane. Visiblement, aucune réforme du marché du travail ne se profile à l'horizon. Le souci du déficit budgétaire est placé en tête de l'agenda politique, au grand dam de toute autre préoccupation d'ordre social. De l'avis des experts, toute réforme envisagée du marché du travail, qui n'est pas accompagnée de mesures de protection sociale, n'est en fait qu'un coup d'épée dans l'eau. 4 chômeurs sur 5 sont des citadins « Concernant le profil de la population active en chômage, quatre chômeurs sur cinq sont des citadins, deux sur trois, des jeunes âgés de 15 à 29 ans, un sur quatre est diplômé de niveau supérieur, un sur deux est primo-demandeur d'emploi, et près de deux sur trois chôment depuis plus d'une année. Par ailleurs, 27,2% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation, suite à l'arrêt de l'activité de leur établissement ou au licenciement, 20,2% suite à l'obtention d'un diplôme et 16,2% suite à l'arrêt des études, sans avoir de diplôme », souligne le HCP.