Thami Khyari reste le leader de son parti. Il a été réélu à une écrasante majorité au quatrième congrès du FFD qui s'est achevé le 29 avril à Bouznika. Il se donne pour priorité de redorer le blason du FFD. « Je ne voulais pas rester, mais on m'y a obligé ». Thami Khyari a été reconduit à la tête du Front des forces démocratiques (FFD), au terme du quatrième congrès du parti qui s'est tenu du 27 au 29 avril à Bouznika. Le leader du FFD, qui avait annoncé sa décision de quitter le parti et même de prendre sa retraite politique, revient avec force. « Les militants du parti ont insisté pour que je reste. Il était question de trouver une solution intermédiaire pour ma présence au sein du parti en tant que chargé, par exemple, des relations publiques. Mais, lors du congrès, plusieurs fondateurs du FFD ont refusé de présenter leur candidature à l'élection du secrétaire national », explique-t-il au Soir échos. Unifier la gauche Vainqueur sans conteste, c'est Thami Khyari qui décroche donc l'écrasante majorité des voix. Sauf qu'il n'allait pas choisir de fêter le choix de ses affidés de le reconduire à la tête du parti : « Nous traversons une période très difficile face à laquelle l'unification de la gauche s'impose comme une condition sine qua non », estime-t-il. Ce sera l'une de ses principales priorités : tenter d'unifier les rangs de la gauche en conjuguant toutes ses forces politiques. Une mission difficile face à laquelle il n'est plus question de faire un choix. « Nous avons besoin de cette union pour traverser la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons », insiste le secrétaire national du FFD, espérant qu'au sein de la gauche la prise de conscience sera d'ores et déjà acquise. Ce n'est que par cette union que Thami Khyari croit rendre le terrain plus propice à une réelle amélioration. Echéances électorales Prévues dans les quelques mois qui viennent, les échéances électorales servent désormais de compte à rebours au FFD qui se fixe pour but de redresser la pente et de rectifier le tir après un échec encore mal digéré. « Nous ne cesserons de le répéter : les résultats des élections du 25 novembre ne reflètent pas réellement l'influence du FFD. Si nous n'avons pas obtenu de bons résultats, ce n'est pas seulement en raison d'un mode de scrutin, que nous contestons, mais beaucoup plus pour d'autres raisons dont nous préférons ne pas en parler », souligne Thami Khyari pour qui l'opération de rattrapage de son équipe sera des plus difficiles. « Nous allons nous mobiliser pour que le FFD paraisse sous sa réelle image populaire à l'occasion des prochaines élections. Nos sections régionales s'y préparent avec toute la volonté nécessaire », annonce le leader du parti. Et de préciser : « Nous sommes un parti de l'opposition qui militera toujours pour que le Maroc puisse préserver ses acquis et réussir sa modernité ». Pour le dire haut et fort, le parti a même choisi pour slogan à son congrès « Le changement » à tous les niveaux. Il faudra, à présent, y arriver concrètement. En plus de l'union escomptée, c'est aussi un problème de moyens internes qu'il faudra gérer. « Nous souffrons de difficultés matérielles depuis longtemps. Cela fait six ans que n'avons pas eu droit à la subvention de l'Etat puisque nous n'arrivons pas à atteindre le seuil d'éligibilité de 5 % aux élections », rappelle Thami Khyari faisant remarquer que son parti doit son existence à « un bénévolat total ». Une raison de plus pour le FFD de mettre les bouchées doubles afin d'améliorer son score aux prochaines élections devenues sa seconde chance. Et la lutte intestine ? Alors que le FFD trace le chemin de son avenir, le courant issu de ce parti, conduit par Mohamed Sahel, continue à contester la légalité même du congrès. Un climat de tension qui risque d'être défavorable au vœu d'une renaissance au sein du FFD. « C'est de l'ancienne histoire ! Nous avons tourné la page depuis plusieurs mois. Il s'agit d'un groupe de quatre ou cinq personnes qui ont été, d'ailleurs, exclues de notre parti. Et cela n'a jamais influé sur le FFD », soutient Thami Khyari annonçant que le congrès a désormais renouvelé ses structures et sa direction pour pouvoir repartir sur de meilleures bases. Le secrétaire national promet d'ailleurs de se consacrer à mettre en œuvre et à renforcer la restructuration de son parti et à se dégager, pour cela, de sa gestion quotidienne.