Les derniers indicateurs des échanges extérieurs, rendus publics par l'office des changes, portent à croire que le commerce extérieur se porte mal. Le « roi Phosphate », qui s'accapare plus du tiers des ventes à l'étranger, a vu le total des expéditions de ses dérivés perdre 3,7 % à 7,2 milliards DH. Les recettes voyages ont enregistré une évolution négative de 0,6% à plus de 12 milliards de dirhams entre fin mars 2012 et la même période en 2011. Rien ne va plus pour le commerce extérieur du Maroc. C'est du moins ce qui ressort des derniers indicateurs des échanges extérieurs rendus publics par l'office des changes. En effet, au terme du premier trimestre 2012, le déficit commercial ne cesse de se creuser davantage pour se situer à 5,7 milliards de dirhams, soit une aggravation de 13,2 % en glissement annuel. Le solde négatif n'est en fait rien d'autre que la différence entre le total des exportations chiffré à 44,3 milliards de dirhams et celui des importations qui se monte à 53,2 milliards de dirhams. Contraction de la demande étrangère Un déficit qui en dit long sur la rétractation de l'activité économique nationale doublée d'une atonie et d'une récession observée à l'échelle internationale. En atteste la contraction de la demande étrangère. Le « roi Phosphate » qui s'accapare à lui seul plus du tiers des ventes à l'étranger a vu le total des expéditions de ses dérivés perdre 3,7 % à 7,2 milliards de dirhams. Les ventes de phosphates, principale source des performances, n'ont évolué que de 20 % se fixant ainsi à 3,1 milliards de dirhams contre 2,6 milliards une année auparavant. Autre signe de la morosité ambiante, la trajectoire descendante des écoulements des composants électroniques (transistors) et des fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l'électricité qui se sont repliées respectivement de 23,2 % à plus de 1 milliard et de 3,1 % à 4,1 milliards de dirhams. Idem pour le secteur textile et habillement qui peine toujours à renouer avec la croissance souhaitée. Les ventes de vêtements confectionnés ont baissé de 0,1 % à 4,8 milliards de dirhams. Ce reflux a cependant épargné les articles de bonneterie qui se sont bonifiées de 6,3 % à 1,8 milliards. De leur part, les produits alimentaires se sont repliées de 16,1 % ou 1,37 milliards de dirhams. Ce repli est imputable aux ventes de tomates fraiches (-3,3 % ), d'agrumes (-33,8 % ), de légumes frais (-62,8 % ) et de conserves de légumes(-11,9%). Alourdissement de la facture énergétique S'agissant des importations, la hausse enregistrée est à attribuer, dans une large mesure, aux importations énergétiques. Celles-ci ont, en effet, connu une progression notable de 25,3 % à 23,8 milliards de dirhams. L ‘alourdissement de la facture énergétique trouve son fondement dans la hausse des importations du gaz de pétrole et autres hydrocarbures (+38,2 % ), du pétrole brut (+19,2 % à 7,7 milliards) et de gas-oils et fuel oils (+28,1 % à 8 milliards ). En revanche, la facture céréalière s'est allégée. Les approvisionnements en blé se sont contractés de 44,8 % à 2,8 milliards de dirhams. Par ailleurs, les principaux postes de la balance courante ont affiché des signes d'incertitudes et sont à manier avec prudence. Ainsi, les recettes voyages ont enregistré une évolution négative de 0,6 % à plus de 12 milliards de dirhams. Pour leur part, les recettes MRE se sont chiffrées à plus de 13 milliards de dirhams, en hausse de 5,5 %. Une reprise qui reste tout de même timide au vu des aléas de la conjoncture internationale. Suivant la même tendance, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers ont enregistré une légère hausse de 1,5 % grimpant ainsi de 6,9 milliards de dirhams durant les trois premiers moins de l'année précédente à plus de 7 milliards de dirhams à fin mars 2012. Ce qui émet plusieurs doutes sur la capacité de la destination Maroc à drainer plus d'investissements étrangers. Et pour bien mesurer la taille des enjeux il suffit d'évoquer les remboursements de prêts privés, une des composantes du poste dépenses, qui ont chuté de 76 % à 97,4 milliards de dirhams.