L'année 2010 boucle son premier trimestre sans de véritables signes de relance des principaux indicateurs des échanges commerciaux. Le déficit commercial se creuse davantage, en lien avec la croissance anémique qu'enregistre l'économie mondiale. Ce déficit ressort en effet à 39,3 milliards de dirhams contre 33,8 milliards DHS un an auparavant, soit une accélération de 16,2%, selon les derniers chiffres fraîchement publiés par l'Office des changes. Ainsi, les importations ont affiché une hausse annuelle de 13,1% à plus de 69 milliards de dirhams au dernier trimestre, alors que les exportations n'ont évolué que de 9,3% à 29,8 milliards de dirhams par rapport à la même période de l'année précédente. Ce ralentissement de la demande mondiale adressée au Maroc apparaît clairement dans les ventes de phosphates qui ont accusé une baisse de 5,2% à 1,5 milliard de dirhams. Cette fluctuation conjoncturelle traduit indiscutablement la volatilité des cours au niveau du marché mondial, après une correction à la hausse de 10,6% de nos expéditions de «l'or blanc» enregistrée au cours du mois de février 2010. Pour leur part, les exportations des composants électroniques (transistors) se sont appréciées de 24,1% à 992 ,5 millions de dirhams. Mais comparée à fin février, leur croissance se tasse. La chute des expéditions de biens finis d'équipement atteint son comble avec les fils et câbles pour l'électricité qui se sont écroulés de 55,5% à 723 millions de dirhams comparativement à l'année précédente. Et elles ne sont d'ailleurs pas les seules à pâtir de l'effritement de la demande de nos principaux partenaires commerciaux. Les commandes internationales adressées au secteur textile habillement font état d'une nette baisse de 35,5% à plus de 3,1 milliards de dirhams pour les vêtements confectionnés et de 28,8% à 1,2 milliard de dirhams pour les articles de bonneterie. Un secteur dont notamment, la demande européenne, principale partenaire commerciale, peine encore à trouver des couleurs à cause de la contraction de la consommation interne. Côté importations, l'Office des changes fait état de la hausse de la facture pétrolière et de la baisse en revanche de celle céréalière. Ainsi, les produits énergétiques ont vu leurs achats s'accroître de 53% à 15,5 milliards de dirhams. La baisse des importations de biens d'équipement ralentit à la faveur d'un effort d'investissement corroboré par la hausse des crédits à l'équipement. «Cette hausse provient des importations d'huile brute de pétrole (+55,4% ou +1.942,5MDH), de gas-oil et fuel oil (+61,2% ou +1.487,6MDH), de gaz de pétrole et autres hydrocarbures (+55,7% ou +1.187,8MDH), d'énergie électrique (+916,1MDH) et d'essence de pétrole (+369,1MDH)», note-t-on. Les seules importations de pétrole brut ont enregistré un bond de 55,4% à 5,4 milliards de dirhams. Quant à la facture céréalière, la décélération des importations profite toujours du niveau record enregistré par la récolte de 2009 estimée à 102 millions de quintaux. C'est ainsi que les approvisionnements en blé se sont repliés de 16,4% à 1,4 milliard de dirhams par rapport à fin mars 2009. Au chapitre des commandes de biens d'équipement, celles-ci se sont rétractées de 4,2% à plus de 15,7 milliards de dirhams mais à un rythme inférieur par rapport aux deux premeirs mois de l'année. Un tendance qui reflète, en quelque sorte, les signes de redressement que commence à manifester l'activité économique. Et pour preuve : selon la note trimestrielle de Bank Al Maghrib, les crédits à l'équipement ont connu une amélioration grimpant ainsi de 125 milliards de dirhams au premier trimestre 2009 à 129,9 milliards un an plus tard. Par ailleurs, les principaux postes de la balance courante se sont confortés, exception faite pour les investissements et prêts privés étrangers dont les recettes ont accusé une perte sèche de 52,3% à 4,3 milliards de dirhams sur un an. Cette contre-performance est à relativiser surtout lorsqu'on sait que la chute des recettes était de l'ordre 55,5% à 3 milliards de dirhams en février. A l'inverse, les recettes MRE et touristiques maintiennent toujours leur trajectoire ascendante avec une appréciation de 13,6% à 11,9 milliards de dirhams pour les premières et de 12,7% à 10,2 milliards pour les secondes.