Les greffiers lâchent du lest. Ils ont décidé de surseoir à leurs mouvements d'humeurs après l'entente scellée, lundi, entre le Syndicat démocratique de la justice (SDJ) et le ministre de la Justice et des libertés. Cette convention entre le SDJ et le garde des Sceaux -qui devait être entérinée il y a trois mois- s'articule autour de dix-huit points et embrassent plusieurs domaines. Mustapha Ramid accepte la mise en place d'un statut particulier pour les fonctionnaires du greffe. Au plan de la formation, les syndicalistes obtiennent l'annulation de l'épreuve orale lors des examens professionnels. Il est aussi prévu la construction d'une école nationale de greffe. Le cadre de travail des officiers publics de la justice devrait être amélioré. Les greffiers pourront exploiter les salles d'audience des tribunaux et être impliqués dans la conception de lois qui intéressent le troisième pouvoir. Ridouane El Annaz, membre du bureau central du SDJ, se réjouit de cet accord qui traduit « la bonne volonté du ministère de la Justice et des libertés à résoudre les problèmes qui touchent le secteur de la justice ». Non sans rappeler que « cette convention n'est qu'une étape dans la série de négociations entamées avec le ministère ». Ces futurs pourparlers devraient élucider le statut des ingénieurs et des doctorants du ministère de la Justice. Une question qui reste, pour le moment, en suspens. Impact Les mouvements de grèves répétés ont eu de graves répercussions au niveau de l'appareil judiciaire. Plusieurs dossiers ont été abandonnés dans les tiroirs. A titre illustratif, sur 3,5 millions d'affaires enregistrées en 2010, 2,9 millions seulement ont été traitées. En 2011, 812 480 dossiers ont été retardés, selon le ministère de la Justice. Hormis les lourdeurs administratives, les grèves n'ont pas aussi épargné les finances publiques. L'inertie des greffiers a occasionné une perte de quarante-six jours de travail. Si on fait le cumul des jours rémunérés sans travail, l'année dernière à chaque gréviste, on obtient le chiffre de 305 213 ; ce qui équivaut à 56,16 millions de dirhams. Pour dissuader les greffiers, le ministère avait même, un instant, brandi la menace de ponctions sur les salaires. Aujourd'hui, cette mesure n'est plus d'actualité. L'heure est au dialogue. Après avoir occupé la rue, les greffiers retrouvent les salles d'audience. Sur leurs tables : plusieurs dossiers à dépoussiérer.