Avec une croissance économique à deux chiffres pour l'année écoulée, tout porte à croire que l'économie ghanéenne évolue à une vitesse de croisière au moment où la conjoncture internationale est de plus en plus morose. Selon les derniers chiffres, publiés en fin de semaine dernière par le Service des statistiques du Ghana(GSS), le pays a connu une croissance économique de 14 % pour l'année 2011. Des résultats, en majeure partie, réalisés grâce à la forte contribution du secteur industriel ghanéen qui a connu un taux de croissance de 41,1 % et aussi des services avec 8,3 %. D'après les chiffres du GSS, les services représentent toujours la plus grande part du PIB avec 48,5 %, vient ensuite l'industrie avec 25,9 % et enfin l'agriculture avec 25,6 %. « Les taux de croissance les plus élevés ont été enregistrés dans les mines et carrières (+206,5 %), dans le bâtiment et les travaux publics (+20 %), et dans le commerce (+17, 9 %) », a précisé la même source. « La bonne santé économique du pays représente essentiellement une assurance, pas seulement pour les Ghanéens mais aussi pour la communauté internationale. La croissance du Ghana est solide et elle se poursuivra », a souligné, pour sa part, Fifi Kwetey, le ministre des Finances et de la planification économique. Le Ghana est donc bien parti pour devenir une puissance régionale, moteur de l'économie de la zone ouest-africaine au moment où le géant nigérian doit faire face à d'autres préoccupations d'ordre sécuritaire surtout avec la menace islamiste (Boko Haram) et les tendances séparatistes au nord du pays. Stabilité politique Des événements qui ne contribuent guère à drainer les investissements étrangers à cause du climat d'insécurité. De même, la Côte d'Ivoire, jadis puissance économique de la région, est à la croisée des chemins après de nombreuses années de guerre. Le Ghana profite donc de cette conjoncture faste pour peaufiner sa stratégie de développement et se positionner comme un leader à qui il faut dorénavant emboîter le pas. Atouts Avec une stabilité politique acquise depuis les années 90, ce pays de l'Afrique de l'Ouest, frontalier de la Côte d'Ivoire et du Togo, avec une population totale estimée à près de 24 millions, semble avoir réussi son apprentissage de la démocratie. En témoigne d'ailleurs, la visite historique du président américain Barack Obama en 2009 au Ghana. « La stabilité sociale et l'enracinement croissant de la démocratie dans le pays ont contribué à renforcer la confiance des investisseurs, ce qui s'est traduit par une recrudescence des opérations », soulignait un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) publié en juin 2011. Deuxième producteur d'or après l'Afrique du Sud et également deuxième exportateur de cacao en Afrique, le Ghana compte bien exploiter tous ses atouts. Il est depuis décembre 2010 producteur de pétrole avec environ 120 000 barils par jour. De même, ce pays est le seul pays d'Afrique de l'Ouest, avec le Sénégal, à posséder une eau de mer à haute teneur en sel qui permet une production de sel pour une utilisation à la fois domestique et industrielle. Mais c'est encore un atout peu exploité que le gouvernement ghanéen compte bien mettre au profit du développement de son pays. À terme, l'objectif est de faire du Ghana une « Nation industrielle ».