La Fédération interprofessionnelle des activités céréalières (FIAC) vient de voir le jour. C'est le fruit de, pratiquement, 8 ans d'attente et d'efforts colossaux déployés, et ce malgré les grandes divergences et désaccords qui caractérisent une des filières clés du secteur agricole marocain. «Cette restructuration permet de moderniser la filière céréalière, de la rendre plus compétitive par rapport aux pays étrangers et surtout de répondre aux besoins, sans cesse, croissants des professionnels que ce soit en amont ou en aval», déclare Ahmed Ouayache président de la FIAC. C'était à l'occasion de la tenue de l'Assemblée générale constitutive de la nouvelle fédération, mercredi à Casablanca. Le quorum est réuni pour que l'assemblée générale puisse présenter et approuver les projets de statuts et du règlement intérieur. C'est ainsi que Ahmed Ouayache est désigné président de la fédération et Mustapha Jamal Eddine, secrétaire général. A noter qu'Ouayache est également président de la Comader. La FIAC vient concrétiser les engagements pris dans le cadre du Plan Maroc Vert. Comme son nom l'indique en dialecte darija, FIAC veut dire éveil, plaisante El Houcine Azaz, également membre de la FIAC et président de la Fédération nationale des boulangers-pâtissiers du Maroc (FNBP). La nouvelle structure vient concrétiser les engagements pris dans le cadre du Plan Maroc Vert. Celui-ci prévoit, en effet, la mise en place de 150 projets d'agrégation de ce maillon fort de la chaîne alimentaire. Par ailleurs, sortir de «l'anarchie» pour la professionnalisation est un processus de longue haleine. Et toutes les composantes sont concernées, publiQUES ou privéES, pour mener à bien cette mise à niveau qui engage tous les chaînons de la filière céréalière de l'amont (semences, production, coopératives) à l'aval (commercialisation, première transformation, deuxième transformation, boulangerie). Le nouveau-né ambitionne en effet de parer aux lacunes relatives aux problèmes aigus d'approvisionnement en semences. Sur ce chapitre, l'objectif visé est de passer à la production de11% à 30% des besoins nationaux. Il s'agit de couvrir les besoins pressants d'écrasement du secteur de la minoterie industrielle qui a recours au blé importé (30-60% de ses besoins suivant la campagne agricole). A rappeler que la filière occupe près de 5 millions d'hectares, soit plus de 75% de la surface agricole utile globale et fait vivre entre 50 à 60% de la population. La première transformation compte plus de 180 unités de production (120 moulins à blé tendre et 60 semouleries), avec un écrasement global de près de 50 millions de quintaux en 2009. S'agissant de la capacité de stockage qui représente, elle aussi, un point faible de la filière, elle avoisine les 41 millions de quintaux, dont environ 38 millions en stockage intérieur et 2,6 millions en stockage portuaire.