Un rapport avait été présenté la veille par la commission des finances et du développement économique suivi des interventions des groupes et groupements parlementaires. Très attendue, la réponse de Nizar Baraka a drainé un nombre impressionnant de députés, surtout de l'opposition, venus suivre son exposé, mais surtout pour connaître si leurs propositions d'amendement ont été prises en compte. Ce n'était pas le cas pour plusieurs d'entre elles, venant notamment du PAM, qui attendait à ce que le gouvernement impose une taxe aux touristes de 100 DH afin de constituer un fonds d'aide. Nizar Baraka ne veut pas en entendre parler, estimant que ce genre de proposition menace le tourisme et met en péril son avenir. Majorité Vs Opposition Les groupes de la majorité ont accueilli positivement les dispositions et tendances contenues dans le projet qui reflète, selon eux, les efforts du gouvernement pour préserver le pouvoir d'achat des Marocains. A cet égard, les députés PJDiste ont estimé que ce projet «redonne espoir» aux citoyens marocains en faisant le choix de l'augmentation du budget réservé aux investissements publics, dans un contexte international marqué par la hausse des prix et la récession économique affectant les principaux partenaires commerciaux du Maroc. Et c'est justement là que réside le principal reproche des députés de l'opposition pour qui le PLF « ne tient pas assez compte du repli de l'économie mondiale et encore moins des éléments endogènes de l'économie nationale ». Pour les groupes de l'opposition, la loi de Finances qui s'inscrit dans la continuité des précédentes « ne traduit globalement pas dans les faits les objectifs du programme gouvernemental ». Les amendements proposés
Lors de son grand oral devant les députés, lundi dernier, Nizar Baraka a tenu à préciser que «50 % des amendements proposés lors des discussions de la Commission des finances ont été adoptés ». Ces amendements portent essentiellement sur le volet social. En effet, les députés, aussi bien ceux de la majorité que ceux de l'opposition, ont proposé une exonération de l'IR pour la cession d'un bien immobilier ne dépassant pas les 100 000 DH. Les parlementaires ont aussi insisté pour annuler la TVA sur la vente des médicaments anticancéreux et ceux réservés aux personnes atteintes d'hépatite, de diabète, et des maladies cardiovasculaires. Cette mesure coûtera pas moins de 800 millions de dirhams à l'Etat. Autre mesure prise en compte : la prorogation de l'exonération fiscale pour les opérations des associations de micro-crédit jusqu'au 31 décembre 2012. Nizar Baraka a aussi indiqué que les promoteurs immobiliers intéressés par le segment de l'habitat social pourront «bénéficier d'incitations fiscales en ramenant le seuil minimum de 500 à 200 unités en milieu urbain et de 100 à 50 unités en milieu rural». Autre bonne nouvelle, elle concerne les acquéreurs de nouveaux véhicules à petite et moyenne puissance fiscale. La taxe spéciale du premier enregistrement sera réduite. A la fin de son exposé, l'argentier du royaume a tenu à rappeler que ce projet de loi finances est un projet «réaliste et volontariste». Baraka a réaffirmé que le gouvernement s'attelle à «améliorer les services et à réformer les mécanismes de gouvernance, grâce à une stratégie de ciblage dans les politiques publiques». La protection sociale, priorité du gouvernement «La protection sociale revêt une grande importance sur les plans social et économique et nécessite une approche intégrée», a souligné Abdelilah Benkirane hier à l'ouverture du Conseil d'administration de la CNSS. «Le gouvernement s'attèlera également à l'adoption de textes législatifs relatifs à la couverture médicale des étudiants, à l'indemnisation des accidents de travail, au code de la mutualité et à l'indemnité pour perte d'emploi», a rappelé le chef du gouvernement.