L'approbation par l'Exécutif puis le Parlement du projet de loi de Finances sera sans nul doute la première grande épreuve pour la solidité de la majorité parlementaire, d'où l'utilité de la rencontre organisée hier dans les locaux du Parlement. Le projet de loi de Finances est fin prêt et sa présentation serait imminente. Sauf surprise de dernière minute, le ministre de l'économie et des finances devrait présenter les grandes lignes du PLF (projet de loi de Finances) demain lors du Conseil de gouvernement. Mais les composantes de la majorité anticipent déjà le débat. En effet, les groupes parlementaires des partis de la majorité parlementaire se sont rencontrés hier au Parlement avec comme seul point à l'ordre du jour le projet de loi de Finances. «Notre réunion rassemble tous les présidents des groupes parlementaires de la majorité. Nous allons surtout parler de la méthodologie à suivre lors du débat sur le PLF au Parlement. Le but est de parvenir à une coordination entre les députés de nos quatre partis lors des discussions au Parlement sur le projet», a précisé Abdelaziz Omari, président du groupe parlementaire du PJD (Parti de la justice et du développement) à la Chambre des représentants. Pour ce dernier, l'ouverture de la session extraordinaire du Parlement pour l'adoption de la loi de Finances 2012 n'est qu'un détail. «La date de la session extraordinaire n'est pas aussi importante puisque le chef de gouvernement peut déclarer son ouverture par décret juste après la présentation et l'adoption du PLF au Conseil de gouvernement. A mon sens, l'adoption du projet par les membres du gouvernement pourrait avoir lieu tout de suite après sa présentation», a ajouté Omari dont le parti est le chef de file de la majorité. L'approbation par l'Exécutif puis le Parlement du projet de loi de Finances sera sans nul doute la première grande épreuve pour la solidité de la majorité parlementaire, d'où l'utilité de la rencontre organisée hier dans les locaux du Parlement. Mohamed Moubdie, président du groupe du Mouvement populaire, pense que la concertation entre les membres de la majorité à la veille de la présentation du PLF est capitale dans une conjoncture sociale et économique particulière. «Nous ne disposons pas encore de tous les détails sur le projet de loi, mais il est certain que l'aggravation de la crise de la dette chez nos partenaires européens et les retombées de la faible pluviométrie cette saison sur la campagne agricole ont été prises en compte par le ministère des Finances», a expliqué Moubdie. Faut-il alors en déduire que le PLF sera placé sous le signe de l'austérité ? En tout cas, Nizar Baraka, ministre de l'économie et des finances, avait annoncé la couleur en tablant sur un taux de croissance de 4,2% pour l'année en cours. L'on sait également que le fonds de solidarité, l'une des grandes nouveautés du PLF, sera bel et bien créé même si les données sur son budget et les parties qui seront mises à contribution n'ont pas encore été officialisées. Des sources régulièrement bien informées n'écartent pas l'introduction d'autres amendements sur le projet de loi qui promet sûrement d'autres surprises. Pour rappel, une première mouture du projet de loi a été élaborée par le gouvernement sortant. Celle-ci sera mystérieusement retirée quelques minutes après son dépôt. Une deuxième mouture sera par la suite préparée mais elle sera à son tour retirée du Parlement par le nouveau gouvernement qui devrait officialiser sa propre mouture lors du Conseil de gouvernement.