Bassima Hakkaoui était invitée à la conférence de presse organisée, samedi par Al Massae, autour de l'affaire Amina. Ambiance. « Pour le rapprochement social du droit pour interroger la problématique du viol et le mariage des mineurs », c'est le thème de la conférence organisée par Al Massae, qui s'est tenue samedi dernier à 18h au Royal Mansour. Etaient présents à cette conférence, Bassima Hakkaoui, Ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, un islamologue, et bien sûr, les parents et la sœur d'Amina en plus des acteurs associatifs. Accusé d'avoir violé Amina, Mustapha, invité à la conférence, n'est pas venu. « Nous allons triompher ensemble. Ces sujets de viol et de mariage des mineurs demandent beaucoup de temps pour être résolus. Il est inconcevable que le violeur rôde dans les rues alors qu'Amina est sous terre. Je tends ma main à la société civile et à ceux et celles qui souhaitent proposer une alternative. Mais, pitié, n'en faites pas une affaire personnelle. L'affaire Amina est l'affaire de tous. ». Inertie d'une Ministre Bassima Hakkaoui n'a pas cédé aux provocations réfléchies et aux slogans de l'audience. Une audience qui ne tolérait à aucun moment le hors sujet. Après avoir écouté les pleurs et les témoignages de la mère d'Amina, les féministes étaient en rage. Refusant de se déclarer clairement sur le mariage des mineurs, Bassima était pris au premier degré et donc était à moitié écouté. « Gouvernement rétrograde ! », scandaient les personnes présentes à la conférence. Ne se laissant pas impressionner par l'élan des féministes ou encore des activistes et défenseurs des droits de l'Homme, Bassima avait fait entendre que la décision d'abroger ou de modifier la loi qui autorise le mariage avec les mineurs ou les violeurs ne pouvait être prise par le Parlement tout seul. La conférence a également projeté les lumières sur les paradoxes liés à la religion d'une part et à la virginité, les relations sexuelles hors mariage, mais aussi la mentalité de certaines familles vis-à-vis du viol, d'autre part. Si le père d'Amina n'a pas arrêté de répéter qu'il était contre le fait de marier sa fille à son violeur et que c'est sa femme et le procureur du roi qui lui ont fait pression, la sociologue Soumia Nouamane Guessous, elle, y rajoute du sien: « quelle est cette société qui est prête à sacrifier sa fille au nom de l' « honneur » ? ». Troublés par le discours laïque de certains, conservateur par ci, ou encore ultra progressiste et féministe par là, les parents et la sœur d'Amina ne savaient plus sur quelle conviction s'accouder, à quelle idée adhérer.